« Extra Large » offre au public une rétrospective non exhaustive
(« mais presque » se dit-on après en être arrivé à bout) des œuvres les plus gigantesques du XXème siècle. Cette expo est le fruit d’une étroite collaboration entre le Grimaldi Forum et le Centre Pompidou, qui a eu la grâce de prêter une cinquantaine de ses œuvres, dont certaines sont de récentes acquisitions. Joan Miró, Jean Dubuffet, Pierre Soulage, Frank Stella… La liste est longue…Et l’expo s’étend sur 4 000 m² ! Je me garderai donc, dans un intérêt commun, de les citer un à un.
Les styles et les supports divergent, les techniques, les messages aussi ; seule et unique analogie : chacune des pièces exposée est en très (voire très-très) grand format. Le spectateur, plongé au cœur même de l’œuvre, se sent d’autant plus impliqué qu’il est parfois invité à y « participer ». Cildo Meireles, artiste brésilien, titille la curiosité de tout un chacun en proposant un immense parterre de fils de laine noire, entassés, emmêlés, entrelacés.
Réaction observée : le spectateur admire/regarde l’œuvre, gardant une certaine distance physique, comme l’exige la convenance. Quelques minutes s’écoulent. Les yeux dudit se plissent, le regard devient perplexe, sceptique. Le spectateur s’approche lentement mais sûrement, l’air de rien (les yeux toujours plissés). Le petit texte affiché sur le mur juste au-dessus apporte quelques éléments de compréhension, mais manifestement pas assez. Enfin, une jeune et souriante hôtesse met fin à cette torture intellectuelle en indiquant le plus naturellement du monde : « C’est fait pour marcher, courir dessus ou se rouler dedans ». Soit.
L’expo « Extra Large », plus qu’une simple expo, est une immersion dans une œuvre à échelle humaine, qui fait appel à chacun de nos sens. Visite express en compagnie d’Alain Biancheri