Dessins, maquettes, jouets, chaque artiste de la Collection de l’Art Brut présent dans l’exposition, propose son propre « rêve d’évasion » comme remède à son enfermement mental et/ou physique.
A côté de grandes figures de l’art brut comme Emile Ratier et Carlo Zinelli dit « Carlo », qui fit l’objet d’une exposition individuelle au MIAM en 2004, l’exposition « Véhicules, auto, moto, vélo, train, avion et BATEAU » donne à voir des artistes de la Collection de l’Art Brut très peu montrés, tels le canadien Philippe Lemaire qui
dessine exclusivement « le char de son père », et Martial Richoz, régional de l’étape, qui invente et assure la gestion de son propre réseau de transports publics dans sa ville de Lausanne.
Comme à son habitude, le MIAM croise et confronte différentes familles artistiques ; ici les « véhicules » de l’art brut sont mis en perspective d’oeuvres d’art populaire, d’art singulier et d’art contemporain.
Aux multiples voyages imaginaires des artistes de la Collection de l’Art Brut, répondent les propositions d’artistes contemporains reconnus ou émergents.
Bricolage de machines chez Carré, Lamouroux/Zarka et Grossetête, « peinture de marine » chez Sanejouand, Salomone et Télémaque, poétique du voyage chez Sarkis, Panamarenko et Jean-Luc Parant.
Au final, de réelles correspondances avec les artistes de l’Art Brut, jusqu’aux stéréotypes qui réservent les machines à la gent masculine !
L’Afrique est présente dans l’exposition par des objets populaires et des oeuvres d’artistes singuliers. Plusieurs collections de véhicules miniatures attestent de l’attachement dès l’enfance à ces « machines à voyager ».
Enfin, deux oeuvres importantes de la collection du MIAM sont naturellement du voyage : la maquette du décor du film La science des rêves de Michel Gondry, qui livre l’entremêlement des réseaux organiques d’une ville imaginaire, et la Barque aux squelettes des frères Linarès, « invitation » explicite au dernier voyage.
On pense alors à ce propos de l’artiste François Burland parlant de la mort : « (elle) se moque de mon acharnement à fabriquer des fusées des avions ou des voitures, car elle sait que je ne pourrai m’enfuir à leur bord ».
Il s’agit donc bien de voyages imaginaires, au travers desquels l’exposition oscille entre rêve et réalité, entre jeu et gravité.
Norbert Duffort Commissaire de l’exposition
Les artistes
Giovanni Abrignani, Scoli Acosta, Thierry Agnone, Aloïse, Benjamin Arneval, Gérard Aubry, Josef Bachler,
Fausto Badari, Dominique Bertoliatti, Aldo Biascamano, Patricia Biascamano, Stephan Biascamano, Gregory
L. Blackstock, Su Blackwell, David Braillon, Roderick Buchanan, Benedetto Bufalino, François Burland, John
Byam, Patrice Carré, Théodore & Calixte Dakpogan, Serge Delaunay, François Dezeuze, Curzio di Giovanni,
Marcel Dinahet, Anton Dobay, Bepi Donald, Kifouli Dossou, Neil Farber, Richard Fauguet, Shi Yi Feng,
Auguste Forestier, Jean-Claude Gagnieux, Michel Gondry & Sylvain Arnoux, Olivier Grossetête, Raymond
Hains, Johann Hauser, Lorna Hylton, Franz Kernbeis, Vincent Lamouroux & Raphaël Zarka, Bertrand Lavier,
Sylvain Lecocq, Philippe Lemaire, Les frères Linares, Dwight Mackintosh, Francis Mayor, Gene Merritt,
Hidenori Motooka, Helmut Nimczewski, Jeancy Nsumbu, Panamarenko, Jean-Luc Parant, Alain Pauzié, Han
Ploos Van Amstel, Guillaume Pujolle, Emile Ratier, Martial Richoz, André Robillard, Till Roeskens, Hans
Saletmeier, Yvan Salomone, Jean-Michel Sanejouand, Sarkis, Moussa Sarr, Sawada Shinichi, Alfonso
Soteno, André Stanton, Hervé Télémaque, Jean Tourlonias, Shantaram Tumbada, Ingénieur Vancy, Willem
Van Genk, Pépé Vignes, Johnson Weere, George Widener, Krzysztof Wodiczko, Adolf Wölfli, Erich Zablatnik,
Carlo Zinelli.