Fait pour cacher et représenter en même temps, d’utilisation sacrée (chamans, prêtres, sorciers), mais aussi profane (masque de carnaval, caricature de puissants), figure humaine ou animale, le masque est paradoxal, ambigu, énigmatique.
Maurice Maubert dont on connaît le travail sur les ports, la mer, des barques, les migrants a toujours eu besoin de semer entre deux peintures plus construites, entre deux périodes, ses impressions et ses couleurs sous formes de masques.
Un choix très riche de ses œuvres est présenté au Laboratoire X16 de la rue Colonna d’Istria.
Sur le « mur de Ben », cette belle série aux couleurs chantantes, aux textures singulières, à la gestuelle quelquefois proche de la calligraphie, a séduit un grand public venu au sympathique vernissage avec comme toujours Ben, dans son rôle de bateleur, micro à la main, tentant d’organiser d’improbables débats.
Grâce à ses jeux de lignes, de couleurs, de textures, Maubert revisite cet imaginaire universel, tout en visant à un au-delà des masques, quelquefois résumés à des rideaux de patterns colorées où apparaissent les yeux de couleurs différentes.
Alain Amiel