L’engouement pour la nature a généré un foyer pictural foisonnant, d’une grande sensibilité et fortement ancré dans le patrimoine.
Parmi les artistes naturalistes, paysagistes, coloristes, expressionnistes et contemporains réunis, comme Audibert, Bioulès, Blanche, Carrera, Cauvin, Chabaud, Crémieux, Courdouan, Friesz, Guigou, Hurrard, Loubon, Lhote, Ponson, Seyssaud, Surian, Verdilhan et tant d’autres, certains privilégient l’émotion, l’instinct, peignant de nombreux paysages, clairs et lumineux, sur le motif. D’autres se concentrent davantage sur l’équilibre de leur composition, le raffinement et la quiétude. Ils restituent un Sud splendide et paisible dont rien ne vient troubler la sérénité.
A l’inverse, d’autres encore font preuve de qualités de coloristes dans leurs marines avec des effets de vagues et de lumières, utilisant une matière épaisse aux couleurs fortes. Cette vision du Sud est exaltée par cette génération d’artistes modernes, qui souhaitent un renouvellement. Ils sont audacieux, par le choix des tons purs, la synthèse ou le rassemblement des formes en masses concentrées.
Le Sud ne s’écrit jamais de la même manière, selon la place donnée à l’éclairage, à ses effets, aux ombres portées redécoupant le paysage ou isolant des personnages dans une scène de vie quotidienne.
La saison, le temps, le ciel limpide, vaporeux ou encombré de nuages, la déclinaison du soleil, le procédé d’éclairer un site constituent toutes les composantes de la beauté d’un paysage ou d’une ambiance.
Cet évènement propose de découvrir les multiples facettes de la création inspirée par le Sud, caractérisée par ses parfums, ses saveurs, sa nature généreuse, la mer, les bateaux, les ports de pêche, lieux de commerce et d’échange.
Au XIXème siècle, avec Emile Loubon et l’Ecole naturaliste à Marseille, la Provence devient l’atelier de plein air de tous ses protagonistes par son caractère, ses coutumes, ses vies quotidiennes, sa lumière.
L’école de paysagistes se développe influencée par les maîtres de Barbizon, avec leur conception du paysage et leur association entre romantisme et réalisme.
Au XXème siècle, cette vision du Sud est bousculée par une jeune génération qui revendique une identité personnelle. Seyssaud, parmi les premiers novateurs et précurseurs du fauvisme, utilise une matière souvent épaisse de couleurs vives. De cette même période, Camoin traduit une lumière puissante caractérisée par une technique ample et vigoureuse. Chabaud simplifie les formes et restitue une terre rude aux couleurs pures juxtaposées. Louis-Mathieu Verdilhan peint des paysages et scènes de vie cernés de noir, avec un style très personnel où diagonales et verticales rythment ses compositions.
Les visions éclectiques d’une dizaine d’artistes contemporains, comme Autard, Bernex, Blanche, Bioulès, Moquet ou Surian, signent la fascination intemporelle de ces "Lumières du Sud". Travaux de plein air ou d’atelier, visions imaginaires, oniriques ou réalistes, les variations colorées se conjuguent encore sans redites en ce début de XXIème siècle.