L’art du collage utilisant des images reproduites par l’imprimerie est située vers la fin du dix-neuvième siècle.
Il semble que premiers soient d’origine militaire : sur des planches imprimées, des photomontages où trônait l’empereur étaient collés des photos de soldats. Max Ernst s’en serait inspiré. Par la suite, André Breton, Picasso, Braque, qui ont réalisé les premiers collages picturaux, attribuent le principe du collage littéraire au comte de Lautréamont : (dans les Chants de Maldoror). De nombreux artistes s’en sont ensuite emparés (Juan Gris, Kurt Schwitters, Man Ray, Rauschenberg, etc.), notamment dans les périodes Cubiste et Surréaliste qui l’ont magnifié.
Lou Dubois qui pratique le collage depuis toujours, colle des images avec raffinement, passion, méticulosité
Sur des jolis papiers anciens au grain élégant comme celui du Graphic, la grande revue anglaise de la fin du XIXe siècle qui inspirait beaucoup Van Gogh, il créé des images étonnantes où des visages flottent dans l’espace, se mêlent à des animaux, à des symboles, à des corps morcelés, à des marches d’escaliers, ainsi qu’à toutes sortes d’objets, d’architectures, d’extraits de peintures ou de sculptures… Un univers onirique (« L’homme descend du songe »), chimérique toujours spirituel et émouvant dans lequel on se perd avec délectation.
Lou Dubois colle aussi des mots, pas sur les images mais pour les accompagner
Dans son livre « le Flacon d’or et les cornues », récemment publié aux éditions bien nommées « Venus d’ailleurs », des courts textes ajoutent du sens à la complexité des images. Des jeux de mots, des rapprochement phonétiques, des phrases équivoques, des allographes (comme le célèbre LHOOQ duchampien), des anagrammes, des calembours, etc. Au lecteur cultivé ou pas de reconnaître tout ou partie de ce que l’auteur a voulu dire avec ses images composées.
Lou Dubois fait également des boîtes où des petites scénettes en trois dimensions racontent des univers insoupçonnés
« Découpez, associez, contrastez, juxtaposez, superposez, égarez-vous, oubliez-vous », nous conseille l’auteur, « le collage est un merveilleux temps perdu à se retrouver »… Le collage comme art de vivre.
La librairie-galerie Matarasso de la rue Lonchamp l’a exposé en octobre 2014. Jusqu’au 15 février à la Galerie Laure Matarasso 46 boulevard Risso, Nice Tel : 06.70.77.87.27