Le tramway à.. Saint Martin-Vésubie
Sur son tricycle De Dion-Bouton à moteur, il a parcouru en toutes saisons les routes et chemins de l’arrière-pays. Pour poser son trépied devant des scènes typiques, des ouvrages d’art, des caprices de la nature. Clic-clac : il a immortalisé ce passé disparu sur ses plaques sensibles.
Belles dames coiffées de chapeaux, messieurs moustachus à l’air important, luxueuses villas, Palais de la jetée entre les palmiers, escadres au mouillage, visite des présidents de la République... Jean Gilletta voulait tout photographier, montrer le réel comme s’il était conscient que le moindre détail pouvait revêtir un caractère documentaire passionnant pour les générations futures.
Des photographies et des cartes postales font découvrir la vallée de la Vésubie d’abord utile aux villes du littoral pour ses apports en bois, en blé ou en bon lait. Puis, avec le développement des voies de communication, les citadins iront trouver dans nos montagnes un intérêt nouveau. Lantosque sera rejointe par la route en 1863, Roquebillière en 1870, Saint Martin Vésubie en 1877. Tandis qu’il faudra attendre 1910 pour pouvoir gagner Saint Martin en tramway électrique (mais oui !) au bout d’un voyage cahotant de 3h10.
Dans les villages, on s’attroupe autour du photographe, et c’est la population qui se retrouve sur le cliché à l’occasion de la foire annuelle pour ce qui fut sans doute la première photo de leur vie.
À l’époque on aimait les cartes postales. On les envoyait en toutes circonstances, pour le plaisir. Aujourd’hui, ces vues nous permettent de voyager dans le temps, en embarquant ; cheveux au vent, sur le porte bagage de Jean Gilletta.