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Fin de cet événement Décembre 2014 - Date du 31 octobre 2014 au 6 décembre 2014

Le Double Monde

Pour sa première exposition personnelle à la galerie Le 22 à Nice, Delphine Trouche emprunte le titre d’une oeuvre de Francis Picabia imbriquant avec malice la géométrie, le langage et la poésie afin d’atteindre leur paroxysme dadaïste. Se référant à cette ultime liberté de ton et à cette composition flottante d’éléments, Delphine Trouche présente une pièce murale in situ et des peintures sur papier intitulées « Grande nature morte métaphysique » ainsi qu’une série de photogrammes.

Entre dualités, dédoublements et répétitions, les peintures de Delphine Trouche se constituent par la superposition de matières et d’effets qui contraste avec la pratique de la peinture sur châssis.

Explosive, colorée et plurielle, sa peinture est à la recherche d’un ailleurs où la dimension physique et métaphysique règne pour y convoquer de nombreuses références oscillant entre les avant-gardes, le modernisme et la science-fiction.
Cette exposition est une invitation à la croisée de deux mondes, celui de l’abstraction et de la figuration. Peinture et sculpture dialoguent ouvertement afin d’interroger la spatialité de la peinture en rejouant les codes de la sculpture moderniste.

La 3ème dimension apparaît désormais dans son travail pictural.

L’oeuvre intitulée « Le double Monde » devient un décor-paysage ouvrant un nouvel espace des possibles où les zones de démarcation ne sont plus lisibles mais sensibles. En superposant les pièces et les matières, Delphine Trouche recrée des mondes dans lesquels les formes géométriques et architecturales se rencontrent, s’accordent et questionnent l’objet et sa part décorative. En prélevant des éléments et en mettant en évidence des extraits de matière tels le faux granit, Delphine Trouche invoque le pouvoir des objets aux confins de leur dimension surréaliste.

Formes et contenus oscillent constamment entre symétrie, asymétrie et dissymétrie afin de révéler des géographies variables dans lesquelles l’artifice prédomine tout comme la fausseté d’un décor de cinéma.

Grande nature morte métaphysique, 2014, gomme laque et acrylique sur papier

Espace dans l’espace, ces peintures murales sont de véritables incisions dans les murs jouant avec une perpétuelle mise à plat des éléments peints évoquant le souvenir de fresques antiques. Image dans l’image, la pratique du photogramme et du processus d’insolation sont également une façon de déconstruire le geste pictural au travers du collage. Visage-paysage, c’est l’univers des formes qui se meut devant et autour de nous. Traversées par cette pensée de l’espace, les oeuvres de Delphine Trouche perpétuent un lien fort avec la cartographie, mesure et modélisation du monde qui « nourrit des récits, stimule la fantaisie et a définitivement colonisé l’imaginaire littéraire et artistique. ». La cartographie constitue un préalable à l’action et aux explorations questionnant le rapport de l’homme à son territoire et de son appropriation, du réel à l’imaginaire, du local au global : images réduites parfois simplifiées ou hiérarchisées du monde.
Dans cette multiplicité des mondes, à la fois en terme d’état et d’espace, les oeuvres de Delphine Trouche tendent vers « un art intérieur cérébral » si cher à Apollinaire lorsqu’il écrivait sur l’oeuvre de Giorgio De Chirico.

Marianne Derrien

Photo de Une - Détail - Le double monde, 2014, acrylique sur papier , carton, aimants

Artiste(s)

Delphine TROUCHE

Delphine Trouche Née en 1982 Vit et travaille à Paris ETUDES 2012 Rainer Ganahl Master Class, Stuttgart 2007 DNSEP, Ecole Nationale Supérieure d’Arts, Bourges 2005 DNAP avec les félicitations du jury, Ecole des Beaux Arts, Avignon 2004 Kunstakademie, Munster EXPOSITIONS PERSONNELLES (…)

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