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Fin de cet événement Octobre 2016 - Date du 30 août 2016 au 2 octobre 2016

Le bijou contemporain à Cagnes, regard sur la Nouvelle-Zélande

Chaque année depuis 1999 la galerie Solidor accueille des créateurs qui bouleversent l’idée que l’on se fait du bijou.
Dans ce lieu, foin d’orgueilleuses et scintillantes parures ! Regard sur la création néo zélandaise jusqu’au 2 octobre

L’espace Solidor se trouvant au sommet des Hauts-de-Cagnes, on dispose de deux moyens pour s’y rendre : à pied avec de bonnes jambes, ou plus facilement avec la navette mise à disposition du visiteur par les services de la ville. Excellente occasion de s’écarter de la frénésie de la côte, la visite ne peut pas réellement se faire sans une flânerie préalable dans les ruelles du vieux village, ni un arrêt sur l’esplanade, où l’on peut prendre un verre en admirant un paysage toscan de campagne parfaitement inattendu.

Inattendu comme le bijou contemporain, méconnu en France, mais bien vivant, reflet de notre époque. Et c’est à travers l’art de ces nouveaux joailliers néo-zélandais qu’on va comprendre pourquoi.

Huit créateurs à l’honneur
Dans cet écrin, qui a appartenu à la chanteuse de cabaret Suzy Solidor, se nichent huit représentants de la nouvelle création venus de l’archipel de l’océan Pacifique, qui créent du noble et du précieux à partir de l’ordinaire dans un télescopage de matières à priori antagonistes. Le bois, la pierre, le verre, la résine, aussi bien que l’argent et l’or, se réconcilient dans de mini œuvres d’art qui, d’objets présentés dans les vitrines, peuvent aussi devenir des parures.

La valeur de ces pièces uniques ne réside pas seulement dans la qualité des matériaux, mais aussi sur la dynamique des procédés de fabrication, sur l’originalité d’une pensée puisée dans les racines mais ancrée dans le présent. On range ces orfèvres peu ordinaires dans la catégorie des artistes contemporains.

Formes, matières, densité des couleurs : la bijouterie néo-zélandaise convoque la tradition, mais cherche aussi à s’en échapper comme le Yellow big bird (bois et poussières de pierre) de Warwik Freeman. Du masque traditionnel maori, il ne reste que l’essentiel, à l’or fin. Bousculant ainsi les codes, ces deux pièces répondent à une absolue exigence : la pureté de la forme.

Ces bijoux mettent en scène de petites et parfois minuscules choses : feuilles, graines, cailloux glanés ça et là, pour questionner l’identité.
Le fruit du travail de Roy Mason, c’est la feuille tombée des arbres : elles ressemblent à s’y méprendre aux vraies, leurs couleurs sont délicates, elles s’envoleraient presque dans le vent d’automne.

Craig Mc Intosh utilise l’argilite comme une métaphore. Cette pierre verte, très dure, est une roche sédimentaire dite « roche de fondation » de la Nouvelle-Zélande. A sa façon il annexe son territoire en réalisant une lourde bague d’homme, des pendentifs en résine rouge et bois peints représentant un revolver, une brosse à dent et une capsule.

Mattew Mc Intyre-Wilson se retourne vers l’art traditionnel du tissage maori, pour le reprendre patiemment en cuivre et en argent.

Les épingles et colliers de Alan Preston proviennent de ces débris naturels laissés par la mer, ils sont minimalistes et élégants à la fois : collier de graines sur cordelette, broche en coquillage et argent, pour prolonger le débat qui a lieu dans ce pays sur le droit de propriété des laisses de mer.

Moniek Schrijer exploite le potentiel de transformation des matières, le laiton, l’argent, le plaqué or ou argent, puisant, elle aussi, directement son inspiration dans la nature. Ses boucles d’oreilles Kowhai (un arbuste de Nouvelle Zélande) témoigne de cet intérêt.

Lisa Walker accorde une importance considérable aux cailloux, au sable, au verre, associés à l’émail, montés sur argent ou acier. Elle revient aux fondamentaux de l’enfance, non sans se référer à ses solides connaissances de la bijouterie contemporaine des quarante dernières années. Sa broche étoile en cuir, argent, acier émail, sable et colle en est un parfait exemple.

Profondément imprégnée de pratiques maori, le regard d’Areta Wilkinson est détourné des anciennes parures. Elle s’est orienté vers les ombres qu’elles projettent et conçoit des pendentifs en argent oxydé aux contours mouvants.

Annick Chevalier
(Photos DR)

Espace Suzy Solidor
Place du Château
Jusqu’au 2 octobre.
Entrée libre
Août du mardi au dimanche 14h-18h
Septembre du mercredi au dimanche 14h-18h
04 93 73 14 42

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