Dans la famille de l’Ecole de Nice, Jean MAS est l’artiste du peu, du presque rien, du presque immatériel.
C’est le minimalisme esthétique et le maximalisme discursif : Jean Mas revendique un discours artistique plus important que son œuvre matérielle. Ses œuvres (les cages à mouche, les bulles de savon, les peu, les ombres, les poules…) ne sont que les traces, les ombres de ses performances.
Jean MAS est un artiste du Verbe, jouant comme personne sur les mots et les concepts avec une logorrhée géniale.
Ses auditeurs se retrouvent alors troublés comme devant une peinture foisonnante de symboles de Jérôme BOSCH, trouble où se mêlent l’admiration et le sentiment que quelque chose leur échappe. Ou troublés comme devant un monochrome bleu d’Yves KLEIN, trouble où se mêle le sentiment du beau et de l’incompréhensible.
Puisque le Verbe est si important dans l’œuvre de Jean MAS, il est logique qu’il s’intéresse aux discours artistiques connus dans l’histoire de l’Art sous le nom de manifeste, c’est-à-dire aux déclarations publiques sur les intentions, motivations ou opinions d’un artiste ou d’un mouvement artistique.
Le 12 septembre 1980, à la Galerie d’Art contemporain des Musées de Nice, Jean MAS présentait son premier Manifeste du Rien, sous la forme d’une conférence-performance dont il ne reste plus rien. Seule une lettre de mairie et un article de Nice-Matin attestent de cette manifestation nihiliste. Il semble que l’artiste ait bien réussi son coup.
En janvier 1990, il déclamait le Manifeste de l’Ombre lors du vernissage de l’exposition Parcours d’ombre à l’Espace J. Gilletta dans lequel il revendiquait une œuvre qui comme l’ombre est sans épaisseur mais pas sans signifiant.
Puis en 2012 et 2013, les manifestes s’enchainent : Manifeste du Peu déclamé à l’occasion de l’ouverture du musée du Peu à Bonson (« 1 peu, 2 peu, 3 peu...6 peu »), Manifeste de la Performance érigée au rang de 12eme Art et Manifeste de l’Art compact (au sens de difficilement pénétrable).
Le 1er mai 2018 fera date !