A Villefranche-sur-Mer, ce voyage dans la face intime de Volti, vous permettra de découvrir plus d’une trentaine d’oeuvres inédites, sculptures, dessins, tapisseries, rassemblées dans un écrin historique. Le parcours de l’exposition, la richesse des oeuvres fera la part belle à la plupart des ‘Média’ utilisés par l’artiste, permettant une vue complète sur sa création.
Un retour sur cet artiste de renommée internationale, dans la même lignée que Rodin, Maillol ou Moore, qui a la particularité et le talent de passer de la sculpture petit format au monumentale, en gardant toujours la rigueur, l’équilibre et la stabilité qu’on lui connait.
Volti, cet architecte de la sensualité a toujours su garder dans son inspiration
artistique, dans son esprit et dans son coeur ses origines profondes profondément ancrée qui sont celle de la Méditerranée.
Pour Pierre Antoniucci : "Cette exposition cherche à compléter la présentation du musée sous un angle nouveau, celui d’envisager la genèse de chaque sculpture qui la constitue. Chacune d’entre elle est construite à partir de petite figure née avec leurs rythmes et des proportions exactes dans le creux de sa main, à l’échelle de sa main.
Ce cortège d’esquisses montre comment la structure géométrique sous-jacente de sa sculpture crée des jeux de volumes, et dispose de textures sans que ni l’une ni l’autre ne s’altère, ni se contrarie. Nulle radicalité, nulle tentative de déconstruire un savoir mais la recherche d’un accord intime constant entre l’esprit de géométrie et celui d‘un sentiment haptique ; celui du touché et du caressé, des surfaces des volumes. Cet accord est harmonie et plénitude. Il fait de la figure de la femme, ni tout à fait une mère, ni tout à fait une courtisane mais une femme réconciliée. La statuaire de Volti trouve, dès sa plus petite dimension l’harmonie nécessaire à un déploiement monumental. C’est par ce sentiment progressif des grandeurs, que l’art a conduit les civilisations à exprimer leurs apogées.
Ce qui est petit, peut-être ce qui est loin ou, ce qui est au plus près ce qui peut se réfugier dans la main. Ce qui est petit peut porter une grandeur secrète et virtuelle, ce qui est grand une douce intimité. Cette exposition présente ce jeu des grandeurs et des échelles ; et invite à voir et revoir le musée Volti au fil de cette pensée des grandeurs"
Le 1er Janvier 1915, Antoniucci Voltigerno, artiste français d’origine italienne, fils d’un tailleur de pierre originaire de Perugia en Italie, voit le jour à Albano et meurt le 14 décembre 1989 à Paris.
En 1920 la famille Antoniucci s’installe en France, à Villefranche-sur-Mer.
Après une scolarité à l’école communale, Il entre en 1928 à l’Ecole des Arts Décoratifs de Nice, puis en 1932, il s’inscrit à L’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Paris.
Il achèvera sa formation en 1936 par l’obtention du second Grand prix de Rome pour son oeuvre : le Martyr Chrétien, oeuvre très académique mais pleine de sensibilité.
Durant cette période, différents prix lui sont décernés par l’Ecole des Beaux-Arts de Paris et par l’Institut de France (prix Roux, Prix Lemaire-Bridau, etc).
Volti est un sculpteur qui nous réconcilie avec le beau. Inspiré par Rodin, Bourdelle, ou Maillol, il intègre dans son oeuvre une nouvelle forme qui réconforte et donne un plaisir immédiat : tout nous rappelle la vie.
Durant la seconde Guerre mondiale, il est fait prisonnier et, en 1942, au stalag VIIA, il fait connaissance du peintre Alfred Gaspart avec lequel il exécute de remarquables dessins, témoignages du quotidien de la vie dans les camps.
En 1943, Volti est rapatrié. Cette même année, son atelier parisien est détruit par une bombe. Après ce sinistre et ses réflexions durant sa captivité, l’influence de ses maîtres s’estompe et son orientation artistique en est considérablement marquée.
Antoniucci Volti commence véritablement sa carrière de sculpteur et signe désormais ses oeuvres « Volti ».
Il reçoit sa première commande de l’Etat pour la ville de Colombes en 1945 et fait sa première exposition particulière à la Galerie Breteau à Paris en 1946.
L’année suivante, l’artiste réalise une statue pour l’Eglise Notre-Dame-du-Veau à Paris. En 1948, Volti expose aux « Salons de Mai, des Tuileries » et au « Salon d’Automne », sa carrière de sculpteur est lancée.