« La doublure » (1898) est le titre du premier roman de Raymond Roussel.
Le personnage principal est la doublure d’un célèbre acteur de théâtre. En traversant le Carnaval de Nice, la doublure se dédouble.
Comment un objet peut vivre dans la fiction, dans l’imaginaire, dans l’inconscient personnel et collectif et en même temps dans le réel ?
Doublure :
• Étoffe que l’on emploie pour doubler un vêtement, un rideau, etc.
• Garniture chaude et amovible portée sous un vêtement léger.
• Habillage intérieur d’un objet (tige de chaussure, gant, ceinture).
• Prête-nom ou personne qui joue abusivement le rôle d’une autre.
• Acteur secondaire qui se tient prêt à remplacer le titulaire du rôle en cas de besoin.
• Spécialiste (cascadeur) remplaçant effectivement un acteur pour des scènes exceptionnelles et dangereuses.
• Défaut de cohésion dans l’épaisseur d’une tôle laminée.
« La doublure » (1898) est aussi le titre du premier roman de Raymond Roussel. Le personnage principal est la doublure d’un célèbre acteur de théâtre. En traversant le Carnaval de Nice, la doublure se dédouble.
Une artiste présente dans toutes les conversations, mais curieusement absente. Des affiches d’une exposition datée de 1882, mais dont les oeuvres ont été produites en 1988.
L’affiche d’un Festival de cinéma datée de 1939 mais qui s’est tenu en 2002.
Une oeuvre décrite dans un roman, mais produite sur place.
Des romans imaginés dans d’autres romans qui finissent par exister.
Une typographie inconnue et pourtant utilisée.
Des oeuvres abandonnées qui reprennent vie.
Des billets de banque pour les défunts.
Un théâtre condamné mais espionné.
Des disques réels de musiciens irréels.
Un album mythique pressé cent fois.
Une sculpture de Stonehenge en céramique
Sans compter tous ces objets entre deux eaux, deux existences, deux mondes.
Un espace qui se dédouble.
Trois fenêtres qui donnent sur les coulisses.
Des coulisses qui n’en sont pas.
Une exposition identique qui voyage entre la République Tchèque, la France, la Belgique et l’Italie mais qui n’est jamais la même.
Que serait le réel sans toutes ces choses qui n’existent pas ?
« Ainsi pourrait-on définir simplement le sens du possible comme la faculté de penser tout ce qui pourrait être « aussi bien », et de ne pas accorder plus d’importance à ce qui est qu’à ce qui n’est pas ».
Robert Musil
Liste des artistes
Hawthorne Abendsen ; Emile Ajar ; Francis Bacon ; Simon Bérard [Edouard Levé] ; Betsy Bickle ; William Boyd ; Richard Brautigan ; Victoria Browne ; Change is Good ; Nancy Crater ; Mariana Castillo Deball, Santiago Da Silva et Manuel Raeder ; Rutherford Chang ; Jules Chéret ; Simona Denicolai & Ivo Provoost ; Simon Denny et David Bennewith ; Philip K. Dick ; Ryan Gander avec Rasmus Spanggaard Troelsen ; Romain Gary ; James Gray ; Gemma Holt ; Oscar Hugal ; Friedensreich Hundertwasser ; Vít Klusák & Filip Remunda avec Št ?pán Malovec ; Transport for London after Harry Beck ; Kyle Lockwood ; Lustfaust ; Arnaud Maguet ; Nicholas Matranga & Žiga Testen [J. D. Salinger] ; Radim Peško avec Louis Lüthi ; Présence Panchounette ; Jesus Rinzoli ; Elodie Royer, Yoann Gourmel, Coline Sunier & Charles Mazé ; Richard Nixon ; Kate ?ina Šedá et collective ; Jamie Shovlin ; Ilmari Sysimetsä ; Sp ?n¨al Tap ; David Suls ; Nat Tate ; TN ; David Vincent ; Charlotte York ; Clinton York ; Zden ?k Ziegler, …
Commissaires : åbäke, Sofie Dederen (Frans Masereel Centrum), Eric Mangion (Villa Arson) et Radim Peško.
L’exposition a débuté à la 27ème Biennale de Brno 2016 (République Tchèque) sous le titre Which Mirror Do You Want to Lick ?, avec le support du Gouvernement Flamand et du Frans Masereel Centrum.