Pour cette exposition, les visiteurs sont invités, à travers les artères du château-musée Grimaldi, à découvrir les œuvres des 65 artistes exposés sur le thème de la « mise en scène ». A travers la biennale revient souvent le sujet de la violence, que ce soit de manière implicite ou explicite. Il n’est d’ailleurs pas rare de tomber, au détour d’un couloir, sur un ouvrage qui impressionne, choque, voire fait frissonner. Parfois quelques détails suffisent, comme pour la sculpture "tragédie", de Marc Alberghina, représentant Picasso en martyr, démembré et retenu par des clous sur une croix, comme crucifié.
En revanche, toutes les créations sont complexes ; chacune d’entre elles peut être pluridisciplinaire ou plurisensorielle. Ambitieuses, ces œuvres cherchent plus qu’un simple accrochage ; sur le thème de la « mise en scène », elles préfèrent faire vibrer les spectateurs. Eux ne se retrouvent non plus simplement face à une œuvre, mais intégrés en elle. Chacun est immergé par l’installation artistique créée par l’artiste. Dans une pièce, le spectateur se retrouve, par exemple, sous le regard de ces femmes, 4 musulmanes, avec la sculpture "la musulmane" de Mauro Corda.
Depuis la présidence de Simone Dibo-Cohen, présidente et membre fondatrice de l’UMAM, il n’y est plus question d’exposer seulement des artistes Français ; cette année c’est tout le pourtour méditerranéen qui est plus que jamais présent. L’exposition compte même une œuvre, « sans titre », du sculpteur syrien Mustafa Ali. Ramenée directement de Syrie, cette sculpture, forte, symbolise l’oppression du peuple Syrien. Certains artistes viennent même de plus loin ; Etats-Unis, Venezuela, Chine…
Pour ouvrir cette exposition, quatre grands prix ont été décernés. Les vainqueurs remportent le droit d’être exposés dans une galerie prestigieuse l’année suivante. Formé par des membres indépendants de l’UMAM, le jury a donc récompensé :
– Le syrien Bahram Hajou du Prix Matisse, pour son œuvre sur toile « Couple IV ».
– Guy Brunet du Prix Bonnard, pour sa peinture à huile « le Miroir ».
– Le marseillais Nicolas Rubinstein du Prix de la ville de Cagnes-sur-Mer, pour son installation « Projet Télémachus ».
Enfin, pour la première fois, un prix Jean Moulin a été décerné. Il revient à Naziha Mestaoui, pour son installation sonore et visuelle « corps en résonance ».