Tout est dans le titre (ou presque).
"La Balade" d’abord, car comme souvent chez Chloé Poizat, on se promène en compagnie de créatures à la fois impensables et étrangement familières. Des illustrations du XIXe siècle aux séries Z, des photographies touristiques aux paysages archaïques d’où surgit un bestiaire absurde, Chloé Poizat revisite ses classiques et nous conduit sur les chemins tortueux d’un imaginaire saturé d’angoisses et de mystères.
"Fantôme" ensuite car il sera ici question de disparition autant que d’apparition. Ses dessins révèlent une mémoire latente qui nous concerne tous. En assemblant des bribes dispersées de culture populaire, son travail révèle un inconscient du temps et se fait collecteur de fragments d’une mémoire, intime ou collective, qui questionne notre présent.
Enfin, cette balade fantôme est aussi un écho au train fantôme, celui que l’on prend, enfant, terrifié mais excité comme ce n’est pas possible. Car chez Chloé Poizat, souvent, l’humour et l’ironie pointent leur nez et désamorcent l’effroi qui pourrait surgir de ses dessins hantés. Il ne s’agit pas tant de faire peur que de jouer à se faire peur.