Puisant son inspiration dans la peinture classique, du Titien a ? Gainsborough en passant par Van Dyck ou Ingres, Kehinde Wiley propose une perspective unique, politique et esthe ?tique. En choisissant de rendre visible les invisibles de l’histoire, il interroge les spectateurs sur les questions de perception, de pouvoir et d’origine.
Depuis 2006, dans le cadre de son projet The World Stage, Kehinde Wiley sillonne le monde, des favelas de Rio aux faubourgs de New Dehli, pour organiser des castings de rue dans des ateliers ad hoc.
De ses rencontres impromptues avec ces jeunes noirs ou me ?tisses, hommes ou femmes, naissent des portraits baroques sature ?s, empreints des vestiges et de la pompe des Grands Mai ?tres du passe ?. Kehinde Wiley se veut l’he ?ritier de la longue ligne ?e de portraitistes.
Il re ?interpre ?te le vocabulaire traditionnel de la peinture, en insufflant puissance et prestige a ? des jeunes hommes et femmes rarement perc ?us a ? travers ce prisme.
En se plongeant dans les questions d’identite ? raciale et sexuelle, la peinture de Kehinde Wiley cre ?e un dialogue inattendu ou ? histoire de l’art et culture noire ame ?ricaine convergent avec gra ?ce. L’artiste place au premier plan ceux qui ont e ?te ? historiquement banis des cercles du pouvoir. Son œuvre, politiquement engage ?e, s’interroge sur les notions de race, de repre ?sentation, de privile ?ge et d’exce ?s. Au-dela ? de l’accusation politique, elle interroge les ressorts de l’histoire et ceux qui en de ?finissent les termes.
A ? travers cette re ?trospective exceptionnelle, la premie ?re en France, se dessine la tentative de remettre en cause les canons de l’histoire de l’art tout en contribuant a ? leur construction. Kehinde Wiley nous invite, nous autres europe ?ens, a ? nous re ?approprier une peinture dont nous avons, peut-e ?tre, oublie ? la vitalite ? alors que notre continent connai ?t une crise d’identite ? majeure et en constante e ?volution.
Kehinde Wiley
Ne ? en 1977 a ? Los Angeles, Kehinde Wiley est devenu ce ?le ?bre par ses portraits de personnes de couleur replace ?es dans des compositions inspire ?es de la grande peinture classique. Tour a ? tour peintre, sculpteur ou vide ?aste, Kehinde Wiley de ?fie le re ?cit traditionnel de l’histoire de l’art et cherche a ? susciter une prise de conscience.
En 2018, il est le premier peintre afro-ame ?ricain a ? re ?aliser un portrait pre ?sidentiel officiel, celui de Barack Obama, pour la National Portrait Gallery de Washington. En 2019, il lance a ? Dakar, Black Rock, une re ?sidence d’artistes a ? but non lucratif. Cette me ?me anne ?e, pour la premie ?re fois, Kehinde Wiley inaugure une sculpture monumentale au centre de Times Square a ? New York, la statue e ?questre d’un jeune afro- ame ?ricain. En 2020, il est fait chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres.
L’oeuvre de Kehinde Wiley a fait l’objet de nombreuses expositions de muse ?e dont The William Morris Gallery, London (2020) ; Cha ?teau de la Malmaison, Rueil Malmaison (2019) ; Palais des Beaux Arts Bozar, Bruxelles (2018), Saint Louis Art Museum (2018), Petit Palais, Paris (2016), The Seattle Art Museum, The Virginia Museum of Fine Art (2016), The Brooklyn Museum (2015), The Modern Art Museum at Forth Worth, Texas (2015), The Jewish Museum (2012) ; The Studio Museum in Harlem, New York (2008).
Son oeuvre est dans plus de 40 collections publiques dont The Metropolitan Museum of Art, New York ; The Museum of Fine Arts Boston, The Los Angeles County Museum of Art, The San Francisco Museum of Modern Art ; the Walker Art Center Minneapolis.