Chère Joséphine, vous êtes née à la Martinique en 1763 dans une famille de planteurs, mariée à 16 ans avec le vicomte Alexandre de Beauharnais qui sera guillotiné. En ce qui vous concerne, vous devez votre salut à la chute de Robespierre. Vous rencontrez le jeune général Bonaparte que vous épousez en 1796, cinq mois à peine après votre rencontre. Ce coup de foudre marquera votre ascension. Le 2 décembre 1804, vous êtes couronnée par Napoléon à la cathédrale Notre-Dame de Paris. Aîe ! Cinq ans plus tard, malgré vos deux enfants Hortense et Eugène issus de votre mariage précédent, vous ne pouvez donner d’héritier à l’Empereur dont vous êtes forcée de divorcer. Est-ce de chagrin que vous décédez le 29 mai 1814, dans votre château de Malmaison après avoir été l’unique impératrice des Français ? L’exposition au Musée du Luxembourg se propose de renouveler l’image de vous qui avait été l’une des femmes les plus fashion et qui a le plus marqué l’Histoire de France avec un destin hors du commun dans une société en pleine mutation…
Malgré une présentation soignée, l’exposition déçoit. Des tableaux représentant l’image de Joséphine sont tous connus du grand public et les Niçois peuvent se flatter d’admirer à loisir au Musée Masséna, le portrait de l’impératrice par le peintre Gros. Le même musée de Nice a prêté pour l’exposition un diadème en nacre, or, perles et pierres de couleur exécuté dans un seul et même coquillage. La bague de Joséphine aux initiales Joséphine et Napoléon Bonaparte ainsi que la corbeille de mariage en soie, fils d’argent, cuivre et bois séduisent cependant de même qu’un dessin saisissant de vérité de Jacques- Louis David. Des portraits très officiels sont aussi présentés aux cimaises du musée du Sénat accompagnés de quelques pièces d’ameublement isolés qui, certes, témoignent de l’élégance et du raffinement mais il est difficile pour le visiteur de se représenter le cadre de vie, aussi bien de la rue de la Victoire à Paris que ceux des châteaux de Navarre et de Malmaison.
On peut préférer s’attarder sur des robes d’apparat surranées dont une robe et manteau de cour, une paire de souliers en taffetas de soie gris, brodé de fleurs multicolores doublés de taffetas rose, ruché de soie sur le pourtour. Ces objets interpellent le visiteur par leur délicatesse de même que quelques bijoux et orfèvrerie présentés de manière académique dans des vitrines.
L’exposition démontre encore l’intérêt que portait Joséphine aux arts, aux jardins et à la botanique.
Joséphine, malgré les revers de votre vie, l’Histoire vous a offert une belle revanche puisque vos enfants et leur descendance ont donné naissance aujourd’hui encore à cinq familles régnantes dans le monde.