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Fin de cet événement Juin 2017 - Date du 15 avril 2017 au 30 juin 2017

Jean-Simon Raclot à l’Atelier Madoura

À rebours d’une vision mécaniciste de la nature, Jean-Simon Raclot nous présente ici la nature comme force qui échappe à la maîtrise. La volonté de posséder le monde cède la place au désir de retrouver des espaces vierges de toute présence humaine.
L’homme est allé partout. Osera-t-il pénétrer dans l’univers du peintre, qui nous offre ici le spectacle d’une nature luxuriante et sauvage, attirante tout autant qu’inquiétante ? Comme si nous regardions par le trou d’une serrure, la peinture nous donne ici l’illusion de surprendre les choses telles qu’elles sont lorsque nous ne sommes pas là pour les voir.
La maîtrise est ici celle du peintre lui-même, dont la virtuosité n’est pas une volonté d’emprise sur le monde, mais un geste créateur. La peinture crée des univers, et retrouve par là l’intérieur dans l’extérieur. (Claire Francesconi)

Sans titre - Huile sur toile, 46 x 38 cm, 2015

Au XXème siècle et plus exactement à partir de la fin des années 60, la peinture a laissé la place à des processus, des dispositifs tels que l’installation ou la vidéo, privilégiant des expériences et un jugement esthétique “débarrassés” du passé et fonctionnant comme des oeuvres à part entière au détriment de l ’oeuvre “ objet”, jusque-là épicentre de ces mêmes expériences et jugement et ce, d’autant plus facilement que nombre d’artistes ne se réfèrent plus alors à un genre utilisant des pratiques et des matériaux propres à ce dernier. Depuis, trop d’esprits chagrins ont annoncé la mort de la peinture dans une glose aussi oiseuse que soporifique. les
mêmes, ou leurs semblables, évoquent aujourd’hui un retour en grâce et se piquent d’étudier ce phénomène miraculeux. Pourtant, pendant tout ce temps, dans leurs ateliers, des hommes et des femmes ont continué à se confronter à cet art, ignorant les proses inutiles, oeuvrant sans relâche à leur labeur.

Jean-Simon raclot est de ceux-là.

Sans titre - Huile sur toile, 130 x 91 cm, 2014

Il nous propose de vivre une expérience singulière et, d’emblée, nous invite à dépasser les apparences pour accéder à la vérité même de la peinture. Nous ne nous situons pas par rapport au réel mais par rapport à la vraisemblance de l’oeuvre et à sa finalité. Car c’est bien là son véritable sujet, la peinture. ses oeuvres sont comme saturées d’une nature teintée d’accents fantastiques, d’une végétation luxuriante,
d’une nature augmentée en somme. Elles le sont à tel point que nous nous retrouvons devant un silence assourdissant. Nous attendons l’événement, le fabuleux.
Cette attente nous étourdit. Face à cette représentation du non-événement, il nous faut chercher à tout prix, retrouver notre chemin dans cette croissance exubérante
de signes dessinant une formulation poétique dont l’importance dépasse jusqu’à l’image qu’ils composent lors de cette savante opération esthétique, il nous amène à adopter une position critique. L’expérience est poussée à son point extrême. Le moment devient réflexif et nous conduit à vivre notre propre expérience de la conscience . Dans cette position fragile, nous tentons de nous échapper en quelque sorte, de nous réfugier avec Jean-Simon Raclot dans cette vérité qu’est, pour lui, le moment du “faire”. Le fabuleux est là, dans les gestes du peintre, dans la préparation des pigments, des vernis mais aussi dans les recherches, expérimentations et pratiques quotidiennes de l’artiste.

Avec une étonnante générosité, il nous amène à nous retrouver avec lui à ce moment de doute terrible de l’artiste peintre face à son cheval et et à nous poser cette question fondamentale :
Pourquoi la peinture ?
C’est dans cette question vertigineuse parce que sans réponse que réside l’intérêt de ce médium. Nous voilà devenus acteurs, nous aventurant dans ce monde perdu, sans repères dans ce décor qui est celui, pour reprendre l’expression si juste de Jean-luc Blanc, d’un théâtre vide où il nous faut vivre notre propre rôle avec la force et la conviction qui sont aussi celles du peintre d’aujourd’hui et tenter d’accéder à ce que l’artiste dévoile et révèle : une vérité intérieure indicible que nous devons chercher dans le fouillis de nos états d’âme, dans l’enchevêtrement de nos doutes, atteindre
donc ce qu’il nous est impossible de décrire, en raison de sa nature même, de sa force, de sa beauté.

Texte Yves Peltier

Sans titre - Huile sur toile, 162 x 130 cm, 2017

Artiste(s)

Jean-Simon RACLOT

Artiste Né en 1969, Vit et travaille à Nice EXPOSITIONS INDIVIDUELLES 2015 • Grande étoffe les distinction, Circonstance galerie, Nice 2014 • Agnes B., Nice 2013 • Ma hauteur mange ma hauteur, Galerie Eva Vautier, Nice 2012 • La conciergerie, Nice 2004 • Le quinze, Nice (…)

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