Du 19 avril au 20 octobre 2014, le musée des Beaux-Arts Palais Carnolès de Menton expose les œuvres de l’artiste James RASSIAT (1909 – 1998), artiste peintre français qui a consacré sa vie à la peinture. Aujourd’hui le moment est venu de faire découvrir l’artiste qu’un mot résume : la liberté.
Refusant toute forme d’assujettissement à laquelle son époque aurait pu le conduire, sans être naïf, il a répondu à l’appel de la peinture par la sincérité des émotions éprouvées lors de ses voyages en France, en Europe, en Afrique, Asie. Sans négliger son pays (Deauville, la Bourgogne, Cannes, Nice, Villefranche, Arles…), son regard s’est porté vers l’Ailleurs des jardins, des palais et des souks Marocains dont, son art évoluant, il simplifie la profusion pour nous en transmettre l’essentiel : mouvement et vie.
Certaines civilisations plus que d’autres l’ont électrisé ; le Maghreb, c’est évident, et aussi l’Afrique noire dont il saisit d’un trait, avec élégance et respect, les femmes au travail, le lien sacré entre la nature et les hommes, la magie qui émane des masques et d’un sorcier surgissant derrière les branches d’un arbre. Dès lors, il n’est plus un peintre occidental qui fait de l’exotisme, mais un Africain qui nous dévoile l’universalité des formes.
Etonnement, une telle spontanéité, loin de le conduire à l’errance, lui a permis de perfectionner son art qui, en dépit de son attachement à la figuration, est aussi une mise en œuvre d’une écriture picturale. Laquelle, dans sa période tauromachique par exemple, nous rappelle les débuts de la peinture, et dans ces scènes chinoises, aboutit à une sorte de perfection où le mouvement des hommes dans leur occupation est imbriqué dans l’espace naturel ; là où on ne distingue plus l’écriture du tableau.
C’est pourquoi le caractère figuratif qui saute aux yeux dans ses marines, le plus souvent peintes sur place, parfois en pleine tempête, ne saurait exclure, elles aussi, cette écriture qui lui permettait de maitriser la folie des eaux, l’acier et, ailleurs, les foules des places et des plages.
A défaut d’avoir révolutionné la peinture, James Rassiat nous fait voyager à travers la peinture de son époque qu’il a connue, suivie de près sans y succomber, sans s’y assujettir : il a choisi le chemin de la liberté et de l’équilibre entre lui et toutes ces tendances, en cherchant à préserver ce qui était pour lui le plus précieux : le dessin et ce qui revient au même : une certaine idée de l’homme (femmes et enfants) donnant du sens aux rues et aux paysages quel que soit le lieu.