Premier musée d’Art Moderne créé sur la Côte d’Azur, devenu musée national Fernand Léger, on entre dans ce temple de la modernité dessiné par Andreï Svetchine avec respect comme dans une église …
Ce sera cependant pour y explorer l’œuvre abstraite, joyeuse, radicale et minimaliste d’un des représentants de la peinture allemande qui fut élève de Joseph Beuys.
L’exposition précédente rappelait ce fameux été 54 où ce qui n’était alors qu’un champ de blé fut le témoin d’un événement fondateur de l’art contemporain. Autour de Fernand Léger soixante dix artistes et architectes visionnaires, étaient réunis par le groupe Espace, parmi eux Sonia Delaunay, Victor Vasarely, Jean Arp… Ce groupe Espace fondé en 1951 par Félix Del Marle et André Bloc avait l’ambition de soutenir l’intégration des arts dans l’architecture moderne et de concevoir un urbanisme respectueux des nécessités sociales fonctionnelles et esthétiques.
Un rappel nécessaire pour saisir l’importance de cet événement car au-delà de l’intérêt porté par un contemporain à un peintre qu’il connaissait personnellement pour l’avoir rencontré en 1979, c’est dans cet esprit que s’inscrit l’exposition d’Imi Knoebel.
Cette exposition possède les multiples vertus de s’ancrer dans un lieu, (et même d’offrir au visiteur la possibilité d’une immersion dans la couleur), d’une relecture contemporaine de l’œuvre intemporelle, de Fernand Léger, en se pointant sur les céramiques qu’il a réalisées à la fin de sa vie.
Ces céramiques correspondent à une nouvelle tentative du peintre de faire sortir l’œuvre du plan de la peinture. En 2016 Imi Knoebel crée neuf tableaux qui interrogent ces mêmes notions de volume, contraste et couleurs énoncées par le peintre normand. Il les présente pour la première fois au public…