Dessinateur précoce et virtuose, portraitiste hors pair, ce Britannique d’origine s’est expatrié tôt aux États-Unis. Il préfère dorénavant la Normandie où il vit et travaille, peignant sur tablette graphique des paysages verts et fleuris. L’an passé, le musée de l’Orangerie à Paris a d’ailleurs présenté une fresque de 90 mètres de long, en regard des Nymphéas de Monet, une merveille...
L’exposition qui vient de s’ouvrir au musée Matisse (jusqu’au 18 septembre), sans être véritablement de très grande ampleur, rend justice aux facettes les plus inattendues de son talent. Elle est suffisamment riche pour qu’on puisse revenir de cette visite complètement éblouis car elle présente des tableaux venant de chez des collectionneurs privés.
Intimiste
Entre le 30 janvier et le 21 avril 2021, David Hockney a peint une série de bouquets aux couleurs éclatantes. Cette série ouvre l’exposition. Le peintre a travaillé sur Ipad, comme Matisse découpait du papier, par esprit de simplification. Pas vraiment un jeunot, Hockney ne veut plus se "casser la tête". Sa maîtrise technique est flagrante, et au lieu de chercher à obtenir un rendu photographique, il fait apparaître dans chacun de ses tableaux toute la variété des tracés, la transparence des couleurs et la densité de la matière.
L’exposition montre aussi des dessins et des peintures érotiques, en fait ses amants dans leur intimité : ces œuvres sensuelles revendiquent l’appartenance de l’artiste à l’univers gay. Mais aussi des tableaux fauves, des fenêtres : l’exposition nous fait réaliser devant chaque tableau, souvent confrontés à ceux de Matisse, à quel point son intelligence artistique est vive et grande sa capacité d’invention et de régénération. Sa dernière invention, des paysages numériques normands, n’est pas la moindre
Hockney – Matisse. Un paradis retrouvé
Du 09 juin 2022 au 18 septembre 2022