Inventeur de la zoophonie, système de notation musicale des chants d’oiseaux, et de la polygraphie, procédé d’impression basé sur les principes de la photographie, Hercule Florence mit au point un procédé photographique dès 1833 au Brésil, indépendamment des recherches menées en Europe à l’époque, et fut le premier à utiliser le terme de « photographie ».
L’exposition réunit environ 400 œuvres, essentiellement des dessins et des manuscrits provenant pour la plupart de la collection C. H. Florence – Leila et Silvia Florence, à São Paulo.
D’autres institutions privées ou publiques ont prêté des pièces significatives : Accademia delle Scienze, Turin ; Archives du Palais Princier, Monaco ; Bibliothèque de Genève ; Bibliothèque nationale de France, Paris ; BU Sciences, Bibliothèque interuniversitaire de Montpellier ; Instituto Hercule Florence, São Paulo ; Instituto Moreira Salles, Rio de Janeiro ; Kingston Museum and Heritage Service, Kingston upon Thames ; Musée du quai Branly – Jacques Chirac, Paris ; Musée Nicéphore Niépce, Ville de Chalon-sur-Saône ; Museu Paulista, Universidade de São Paulo ; Science Museum, London ; Unicamp, Universidade Estadual de Campinas, São Paulo.
Grâce cette recherche intense le NMNM a ainsi pu codifier, inventorier et produire près de deux mille fichiers numériques des éléments de la Collection C. H. Florence – Leila et Silvia Florence (São Paulo) répartis principalement par typologie de documents : dessins, impressions, lettres, manuscrits, photographies et publications.. Au-delà de ce travail d’inventaire, la numérisation était indispensable à plus d’un titre, ne serait-ce que pour protéger cette collection, l’identifier et la partager avec les chercheurs intéressés pour l’étudier, la publier et l’exposer.
Les dessins et les manuscrits d’Hercule Florence, ainsi que la première copie photographique de l’histoire des Amériques sont réunis pour la première fois dans une même exposition.
Ce panorama très complet permet de retracer le développement de la pensée et du travail d’Hercule Florence. Sa méthode, qui passe par la copie, le dessin et la reproduction, manuelle ou automatique, constitue le thème central de l’exposition. La nécessité de reproduire en nombre ses propres travaux amena Florence à inventer des systèmes d’impression qui pourraient offrir une alternative à la gravure, tels que la photographie.
Le projet veut rendre à ce personnage célèbre sa vraie place dans l’histoire de la culture, et plus particulièrement de la photographie, tout en montrant les rapports entre sa démarche et celle de ses pairs. Un travail approfondi sur les origines de la photographie permet de faire un grand pas en avant dans la compréhension de cette figure complexe.
Parallèlement au corpus d’œuvres d’Hercule Florence sont présentées des oeuvres commandées pour l’exposition à des artistes tels que Lucia Koch, Jochen Lempert, Leticia Ramos et Daniel Steegmann Mangrané. Les artistes exposés ont été retenus pour leur capacité à établir une relation entre leur propre pratique et d’autres disciplines telles que la biologie, l’histoire, l’histoire des techniques et la météorologie. L’exposition met aussi l’accent sur l’ouverture disciplinaire et l’aspect scientifique de la recherche contemporaine et propose une conception de l’art comme exploration systématique de la recherche méthodologique et expérimentale.
Commissaires de l’exposition
Linda Fregni Nagler est une artiste plasticienne qui travaille principalement sur le support photographique. Elle enseigne la photographie en master à l’Accademia di Brera, à Milan. En 2013, elle a été invitée à la 55e biennale de Venise au sein de l’exposition de Massimiliano Gioni intitulée « Il Palazzo Enciclopedico », présentée dans une section spéciale dont Cindy Sherman était la commissaire. Elle y a présenté The Hidden Mother et a publié une monographie sous le même titre (MAC Books, Londres, 2013), réalisée par le NMNM. Ses expositions personnelles ont été présentées au Moderna Museet de Stockholm, en 2015, au musée MAXXI de Rome, en 2014, et à la galerie Monica
De Cardenas à Milan, en 2011-2014. Elle a également participé à de nombreuses expositions collectives internationales.
Cristiano Raimondi est responsable du développement et des projets internationaux au Nouveau Musée National de Monaco. Depuis l’ouverture de la Villa Paloma en 2010, il a assuré le commissariat de l’exposition de Thomas Demand La carte d’après nature (2010) et d’Oceanomania par Mark Dion (2011). Il a également été le commissaire des expositions Erik Bulatov, peintures et dessins, 1966-2013 (2013), Gilbert & George : Art Exhibition (2014) et, avec Marie-Claude Beaud et Celia Bernasconi, Construire une collection (2014), tout en assurant la coordination scientifique de Richard Artschwager ! (2014). En 2015, il a été le commissaire, avec Eva Fabbris, de l’exposition Fausto Melotti. Parmi ses commissariats plus récents figurent Villa Marlene, un projet de Francesco Vezzoli à la Villa Sauber,
l’exposition de Thomas Demand au Project Space de la Villa Paloma, et la présentation avec Suad Garayeva-Maleki de meet me ! Mr. Superman une vidéo d’Oscar Murillo ou encore Poïpoï, Une Collection Privée à la Villa Sauber et Hercule Florence. Le Nouveau Robinson avec Linda Fregni Nagler à la Villa Paloma (2017).
Cristiano Raimondi a fait partie de l’équipe curatoriale de la section Back to Future de l’édition 2016 d’Artissima, à Turin.