Enfant d’émigrés, issu de l’aristocratie russe, Oroschakoff s’inspire des récits de voyage et de l’orientalisme du 19e siècle afin de questionner l’Histoire et d’aborder, à travers une sélection de ses œuvres et de documents anciens, les notions d’appartenance culturelle et de dialogue entre les peuples.
Arborant fièrement leurs costumes traditionnels, les personnages représentés dans l’exposition Visages des frontières témoignent du foisonnement ethnique, linguistique, culturel et religieux qui caractérisait le carrefour de l’Eurasie à la veille de la Première Guerre mondiale. Un siècle plus tard, il porte un regard à la fois contemporain et teinté de nostalgie sur ces « minorités » à l’identité farouche et au passé turbulent : les Kurdes, les Tchétchènes, les Circassiens, les Tatars, etc.
L’exposition occupe 3 salles du musée, sur une surface totale de 90 m2.
Le visiteur est invité à découvrir 70 œuvres d’art, documents anciens et objets ethnographiques prêtés par l’artiste
Le parcours de visite s’articule autour de trois thématiques :
– Empire et minorités ;
– Loyauté et rébellion ;
– Habitants des confins du monde : une série de 45 portraits qui donne un aperçu de la diversité extraordinaire des « petits peuples » de l’Eurasie. Ces portraits sont présentés d’Ouest en Est, depuis la péninsule des Balkans jusqu’à la Sibérie, en passant par l’Europe orientale, les rives de la Mer Noire, le Levant, le massif du Caucase, la vastitude des steppes et de la taïga, aux limites du monde habité.
Les œuvres, documents et objets présentés dans l’exposition sont accompagnés de textes, de citations et de cartes qui permettent au public de s’imprégner du contexte historique et géopolitique. L’exposition forme une sorte de collage visuel et thématique - à l’image de l’œuvre éclectique et souvent ambivalente d’Oroschakoff lui-même - nourrie d’inspirations multiples et d’une vision personnelle de l’histoire.
À travers l’évocation du « Réveil des nationalités » au 19e siècle, elle questionne le rapport de l’individu à la société, à la mémoire, à l’identité culturelle, etc.
En filigrane, elle aborde la tension entre fidélité aux traditions et phénomènes de rupture.