La muséographie soignée sait se faire oublier pour plonger le visiteur dans un autre monde, lui faire parcourir les milliers d’années de cette civilisation qui a atteint la perfection en matière d’orfèvrerie.
Les objets présentés à Monaco viennent pour la plupart des riches collections des Antiquités égyptiennes du musée du Caire et certains ont quitté leur pays pour la première fois à l’occasion de cette exposition monégasque.
Ces trésors, réalisés dans des matières nobles - or, argent, cuivre, pierres fines... - sont en état remarquable de conservation pour avoir traversé les siècles à l’abri de l’air et de la lumière. Ils ont aussi survécu au principal danger : le pillage des sépultures qui depuis l’antiquité attiraient les brigands, avides de l’or dont les Egyptiens paraient leurs grands défunts, des bijoux et objets usuels qui les accompagnaient dans l’au-delà.
Si les lieux les plus connus comme Khéops, Khéphren et Mykérinos ont été pillés dès l’époque contemporaine des pharaons, d’autres tombes sont restées intactes, protégées par l’oubli, par leur disparition physique en raison de leur ensablement ou ensevelissement dans des vallées perdues. Les archéologues découvrent encore aujourd’hui des sépultures de princes, elles sont la source de nouvelles connaissances sur cette civilisation.
Mais, des cent cinquante chefs d’œuvre présentés au Grimaldi Forum, du plus petit objet comme une statuette d’animal, au sarcophage monumental, on retiendra surtout l’extrême raffinement, l’élégance et même la modernité esthétique de nos lointains ancêtres.
À moins que ce soit nous qui ayons copié leur art pour réaliser les bijoux d’aujourd’hui...
Expo jusqu’au 9 septembre 2018.