De par l’ampleur du sujet traité, cette exposition réunira, des oeuvres majeures de grands créateurs qui, entre 1905 et 1930, illustrent les avant-gardes en Russie.
ils ont façonné une modernité sans précédent, se démarquant totalement de ce que l’on connaissait jusqu’alors : Altman, Baranov-Rossiné, Bourliouk, Chagall, Chevtchenko, Dymchits-Tolstaïa, Ender, Exter, Filonov, Gabo, Gavris, Gontcharova, Kandinsky, Klioune, Klucis, Koudriachov, Larionov, Lébédev, Lentoulov, Lissitzky, Machkov, Malevitch, Mansourov, Matiouchine, Médounetski, Mienkov, Morgounov, Oudaltsova, Pevsner, Popova, Pougny, Rodtchenko, Rozanova, Souïetine, Stenberg, Stépanova, Sterenberg, Strzeminski, Tatline, Tchachnik, Yakoulov…
Ces artistes annoncent de grands bouleversements dans la manière de penser, de voir et de représenter la réalité. Si l’académisme est encore présent, ces jeunes créateurs, tant à Moscou qu’à St-Pétersbourg, ne peuvent se satisfaire de cette vision du passé. L’apparition de l’électricité, du chemin de fer, de la voiture, de nouveaux moyens de communication forgent à l’évidence un nouveau langage. Ils vont imposer une vision qui correspond à ce qu’ils côtoient, à ce qu’ils vivent, à ce qu’ils sont. De nouvelles idées voient le jour avec le sentiment qu’on ne pourra plus désormais échapper à de grands bouleversements dans une société qui demande, elle aussi, à évoluer.
Des modes de représentation jusqu’alors inconnues apparaissent et sont indissociables de ce courant de modernité qui capte le choc des découvertes mises en place dans ces premières années du XXe siècle, tant dans le domaine de la littérature, de la musique, de la danse que dans celui des arts plastiques.
Les sons, les mots, les formes… basculent et bousculent les idées reçues. Les ruptures sont immenses entre un monde compassé, dépassé, et les novateurs de ce temps là. Les artistes tissent, dans cet univers en déroute, des langages décapants, nécessaires pour l’avenir.
Différents mouvements voient le jour, en dehors de toute convention, créant des écoles ou des mouvements qui illustrent l’énergie et la richesse de la création au début du XXe siècle : impressionnisme, cubisme, futurisme, cubo-futurisme, rayonnisme, suprématisme, constructivisme… traduisent des formes méconnues d’une représentation qui tissent les liens indispensables avec leur temps.
Ainsi se constitue l’essentiel de la trame de cette grande histoire des « avant-gardes » qui bouleverse des siècles de convention et d’académisme.
Afin de présenter un sujet d’une telle envergure, le commissaire de l’exposition Jean-Louis Prat a obtenu des prêts indispensables de grandes institutions russes : le Musée d’ Etat russe à St-Pétersbourg, le musée Pouchkine et la Galerie Nationale Tretiakov à Moscou.
D’autres grands musées russes comme ceux de Nijni-Novgorod, Astrakhan, Krasnodar, Toula… qui avaient bénéficié de dépôts au début de la Révolution d’Octobre de 1917, ont été sollicités et ont également consenti des prêts exceptionnels. Certains grands musées européens dont le Centre Georges Pompidou à Paris, complètent cette liste prestigieuse.
L’exposition réunira plus de 150 oeuvres majeures. Un catalogue scientifique bilingue richement illustré, réunissant des essais de spécialistes sur les avant-gardes ainsi que des notices et bibliographies sur les artistes et les différents mouvements de cette époque, sera édité à cette occasion.