L’installation Insula1.0 de Gregory Le Lay est connectée directement à l’activité volcanique et météorologique de l’archipel des Açores. Avec la collaboration de Guillaume Gaffiat pour la création sonore, elle est à l’écoute de l’élasticité de la matière et du temps.
Ile de Sao Miguel Açores 2015
Au large des Açores, le 35eme parallèle suit la dorsale atlantique, c’est une immense ligne de fracture allant de l’Islande à l’Antarctique. Les lèvres de cette matrice sont en perpétuel mouvement et dégurgitent les entrailles terrestres comme sur un double tapis roulant, en direction de l’Afrique d’une part, et de l’Amérique d’autre part.
Insula1.0 est une île intemporelle, une mémoire modulable, l’invention d’un territoire fait de curiosités exotiques standardisées, d’inventaire, de déplacements, un environnement utopique où les objets dialoguent, où les sons s’emboîtent, où les idées, le vent, les ombres ne sont jamais fixés.
Insula1.0 questionne l’élasticité de la matière et du temps.
Insula1.0 automatise la narration de moments captés non loin du volcan.
Le récit se révèle élastique, il se construit en fonction de phénomènes atmosphériques, de frictions rocheuses, de manifestations magmatiques.
Insula1.0 n’est pas une musique écrite mais plutôt un processus planifié.
Insula1.0 est un programme, une machine qui réorganise l’archive sonore, un espace d’écoute polyphonique qui traduit un temps au bord du lac, au milieu de l’océan.?Insula1.0 restitue une forme sonore vivante, organique, en perpétuel mouvement.
Dépendante des particules en suspension dans l’atmosphère, Insula1.0 est à l’image de l’activité géologique, une chose que l’on ne maitrise pas.
Insula1.0 c’est aussi l’appropriation, le déplacement d’objets et de gestes de diverses origines géographiques mis en relation. Ils se repoussent où s’attirent, ils rentrent en friction. La mémoire s’oxyde et se déforme à l’image de la matière.
Grégory Le Lay (né en 1977) vit entre l’île de Sao Miguel (Açores) et Montsalés (Aveyron). Il crée des rapports atypiques entre des mondes différents. Les expériences sont des formes vivantes. Il s’intéresse à ce qu’il y a en-dessous des choses, à l’aléatoire, au conditionnement du vivant. Il provoque des rencontres ambigües, des interactions entre des objets sonores, des éléments visuels, des individus, des animaux.