Cette relecture du 50e anniversaire de la mort du peintre espagnol fait le portrait de Gertrude Stein élevée au rang d’icône Pop. Elle explore les liens que cette découvreuse de génies entretenait avec les créateurs de son temps, dans tous les domaines de l’art, ainsi que l’empreinte qu’elle laisse dans l’esprit de ceux de notre époque. Elle soutenait Juan Gris et portait, avant tout le monde, une grande admiration envers Picasso. Tous les deux déconstruisaient : volumes et plans pour le peintre, syntaxe pour la poétesse. Son œuvre est aussi difficile d’accès que pleine d’intérêt. La distorsion de la forme et l’inventivité littéraire dont elle faisait preuve fondera plus tard le travail de jeunes artistes comme Ellen Gallagher, dont le travail est présenté dans cette exposition.
Héroïne des historiographies féministes
Avec Marcel Duchamp, Gertrude Stein partageait le même goût pour le jeu de langage espiègle et la tautologie tourbillonnante, à l’exemple du célèbre vers « a rose, in a rose is a rose » extrait de son poème Sacred Emily. Les œuvres de Duchamp, Gris, Sol Lewitt, Jasper Johns, Emmett Williams, Bruce Nauman, Ellen Gallagher et Andy Warhol sont accrochées aux murs ou présentées dans des vitrines. On peut également visionner des extraits de films.
À ces noms s’ajoutent ceux de John Cage, Merce Cunningham, Bob Wilson, et
Philipp Glass, et ceux d’artistes moins connus comme Carl André, Joseph Kosuth, Hanne Darboven et Gary Hill. Tous synonymes de minimalisme, d’art conceptuel ou d’expérimentations vidéastes psychédéliques. Héroïne des historiographies féministes et queer, Gertrude Stein ne faisait pas mystère de son homosexualité et déploie une longue interrogation sur l’identité.
Voici ce que cette visionnaire écrivait dans son roman « The Making of Americans » : « Il y a beaucoup d’hommes et de femmes qui ont un caractère queer, un jour il y aura une histoire de tous ces types d’hommes et de femmes ».
Jusqu’au 28 janvier.