Né à Cherbourg, Gérard Eppelé a longtemps habité notre région avant de s’installer à Arles.
Après des études à l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse, puis à l’Ecole Nationale de Tapisseries d’Aubusson, il travaille pour le cinéma (en tant que peintre décorateur) avec Renoir, Autan-Lara ou Bunuel.
Contraint de s’arrêter pour raisons de santé, il réalise en sanatorium de très nombreux dessins et des portraits de ses compagnons de séjour.
Quand il reprend ses activités, sa rencontre avec Dubuffet va être déterminante. Devenu son assistant, son travail se diversifie, il trouve son style et fait sa première exposition à la galerie Chave de Vence.
S’intéressant au monde de l’estampe et de l’édition, il réalise avec ses amis poètes et écrivains (André Verdet, Tita Reut, etc.), de nombreux livres qu’il illustre de ses dessins et peintures.
Dessinateur né, il laisse aller sa main à des circonvolutions qui font naître des formes, des scènes étranges peuplées de personnages poétiques aux visages lunaires issus d’un ailleurs nébuleux.
Égarés et inquiets, ils se précisent progressivement sous nos yeux, et semblent nous observer de l’intérieur de la feuille de papier.
Dans ses portraits (autoportraits ?) comme celui de... (un ?), il n’y a pas de traits ni de lignes, juste des vibrations colorées qui dessinent un homme statique aux doigts croisés qui nous regarde posément, comme s’il attendait notre réaction.
Gérard Eppelé crée également des tableaux découpés, comme celui de cet homme environné de grands livres (de Camus, Rimbaud, Gide, Le Clezio, etc.).
Il a les yeux fermés, pensant peut-être à tous ces univers côtoyés dans ses lectures.
On le retrouve le même personnage de profil ou dos à dos avec son ombre.
A découvrir aussi la belle série d’estampes minutieusement travaillées où plusieurs plans se superposent où se juxtaposent.