La distance de 1 mètre (un maître ?) imposé par nos autorités sanitaires et politiques a vite été retenue.
Les artistes de la galerie, plus quelques uns de leurs amis, ont créé des œuvres résonnant (raisonnant) bien avec ce qu’ils venaient de vivre.
Chacun s’exprimant avec son style et la matière de son art a fait une proposition et l’ensemble donne une bonne vision de la diversité et la richesse des regards posés sur un même sujet.
Certaines œuvres rendent compte de façon évidente avec le thème, d’autres sont plus indéchiffrables...
Petite revue
Tom Barbagli propose subtilement un miroir qui rallonge d’autant les 50 cm dégagés de son mètre pliable. Grâce au miroir, il a réduit par 2 le mètre, favorisant de fait un rapprochement des corps.
Une intrigante peinture de Jaqueline Gainon d’une chambre vide contenant le cadre d’un tableau non peint et de deux sièges inoccupés, révèle l’inquiétante étrangeté d’un atelier sans vie.
Anne-Laure Wuillai a recueilli de l’eau de mer dans des petits coussins de plastique déposés dans des boîtes transparentes. Des « kits domestiques de la Méditerranée » de cette année 20 20 (année de la quarantaine). En utilisant des eaux puisées à différents niveaux, elle reconstitue ses différentes strates, créant une sorte de mer portative.
Dans les photos de Simone Simon, prises de sa terrasse, pendant le temps suspendu et réunies dans un « coffret de consultation », on sent une certaine mélancolie. Au dos de chaque photo, le titre d’un livre en lien avec l’image.
Laurie Jacquetty montre une série de dessins d’une grande légèreté où son petit chien nous dit son amour des fleurs.
Arnaud Biais provoque la rencontre improbable et stérile d’un sac en papier et d’un objectif photo.
Junko Yamasaki a réalisé des dessins de « fleurs de confinement », très fins, précis entre études anatomiques et poésie lyrique.
Charlotte Pringuey-Cessac présente un assemblage mural de feuilles de papier épais gris de différentes nuances de gris (50 ?) sur lesquels des mots ont été découpés et extraits partiellement. Ces mots simples : horizon, errance, résonance etc, renvoyant à des infinis.
Frederique Nalbandian présente un dessin de mains qui se tiennent dont l’une semble fondre et se diluer.
A défaut d’un mètre, un “patron” pour Sandra Lecoq. Un patron pour la couture avec ses traces de découpe, de surpiquage, des informations de coupe...
Des passoires rondes ont servi de support à des « peintures » pour Cédric Teisseire, les coulures formant des compositions colorée quasi florales ou la peinture sèche devenue peau s’est déposée sur la grille.
En référence aux masques qui deviennent envahissants, plusieurs artistes ont caché leur visage.
Ainsi Joseph Dadoune se montre masqué mais le corps nu dans un pré, ou Tom Barbagli mettant en scène un couple masqué.
Et de nombreuses autres propositions originales : dessins, photos, installations, un “poème banal” d’Eva Bourgeau et un tableau des insolubles question de Ben.
Une expo qui aère...
Avec : Benoît Barbagli et Aimée Fleury, Tom Barbagli, Arnaud Biais, Evan Bourgeau, Pauline Brun, Anna Byskov, Marc Chevalier, Joseph Dadoune, Nicolas Daubanes, Kristof Everart, Anne Favret et Patrick Manez, Forstner Gregory, Camille Franch-Guerra, Jacqueline Gainon, Marie Genin, Anne Gérard, Alexandra Guillot, Alicen Guittard, Laurie Jacquetty, Sandra Lecoq, Gilles Miquelis, Frédérique Nalbandian, Gérald Panighi, François Paris, Charlotte Pringuey-Cessac, Caroline Rivalan, Omar Rodriguez Sanmartin, Justin Sanchez, Simone Simon, Cedric Teisseire, Florent Testa, Ben Vautier, Agnès Vitani, Agathe Wiesner, Anne-Laure Wuillai et Junko Yamasaki.
Sandra Lecoq Merci patron Aquarelle sur papier, 2020