Né en 1926 à Cholet où il vit et travaille, François Morellet est un artiste autodidacte.
Cherchant à extraire toute subjectivité du processus de création, il imagine en 1952 une syntaxe « systématique » qu’il construit en s’appuyant sur un certain nombre de règles plus ou moins logiques, mathématiques et contingentes. Il y convoque un vocabulaire géométrique et abstrait lui permettant de construire des compositions basées sur les principes de juxtaposition, de superposition, de hasard, d’interférence et de fragmentation. Son oeuvre peut donc prendre des formes très variées, allant de la peinture à l’installation en passant par l’architecture. Morellet crée ainsi un « désordre discret et absurde » qui rejoue l’histoire de l’art et en particulier celle.
de la modernité : un hommage non dénué d’humour à ses aînés, notamment Van Doesburg, Mondrian, Max Bill, Moholy-Nagy, Lissitzky, Duchamp, Malevitch, Picabia…
Il faudrait encore des pages et des pages pour raconter la démarche complexe, riche, évolutive de cet artiste ; aussi mieux vaut-il laisser la parole à Morellet lui-même
« On me demande de réduire à une phrase des années de travail, reflet de mon « moi » unique, complexe et insaisissable.
La voilà, cette phrase grotesque, mutilante, minuscule et déjà bien trop longue pour servir à un dictionnaire ou à un jeu radiophonique : Morellet, fils monstrueux de Mondrian et de Picabia, a développé depuis 1952 tout un programme de systèmes aussi rigoureux qu’absurdes, utilisant les figures les plus simples de la géométrie (droites, angles, plans) avec les matériaux les plus divers (toiles, grillages, néons, acier, adhésifs, branches…) sur toutes sortes de supports (toiles, murs, statues, architectures, « paysages »…) ».