Au sein du Parc naturel régional des Alpilles, Les Baux-de-Provence sont situés sur un territoire particulièrement sensible aux incendies de forêt.
Les sculptures des “Arbres Brûlés” et les peintures de Philippe Pastor, inspirées des paysages de Méditerranée et de Provence, s’inscrivent dans cet écrin exceptionnel.
Si l’artiste a d’abord été émerveillé par l’environnement naturel et le patrimoine remarquable du lieu, ses origines monégasques trouvent ici un écho particulier. En effet, le Jardin Prince Rainier III de Monaco, situé au coeur du village, fut inauguré en 2012 par Son Altesse Sérénissime Albert II de Monaco, alors marquis des Baux. L’histoire des deux rochers est en effet intimement liée et se tourne toujours plus vers des valeurs proches de la nature. Engagé pour la protection de la nature depuis de nombreuses années, Philippe Pastor a développé sa démarche artistique autour de thématiques environnementales, comme la pollution des fonds marins ou les incendies de forêts.
L’artiste s’emploie à retranscrire ses préoccupations dans des oeuvres créées au plus proche de la nature, en utilisant des pigments et matériaux organiques, qu’il laisse vivre et muter en réaction aux éléments naturels.
À travers cette exposition, Philippe Pastor questionne la force destructrice de l’Homme sur la nature et nous alarme quant à l’urgence de la situation environnementale, d’autant plus fragilisée et mise en exergue par le réchauffement climatique actuel. L’artiste nous dévoile une vision personnelle de la nature, traduisant nos interactions avec la planète et évoquant le rôle que nous jouons dans la société d’aujourd’hui et le rôle que nous pouvons jouer dans celle de demain.
Une évocation sensible du cycle du vivant
Les oeuvres présentées dans cette exposition personnelle mettent en lumière des séries représentatives du travail de l’artiste. Peintre par vocation, Philippe Pastor présente des toiles iconiques, des séries “Bleu Monochrome”, “Avec le Temps” et “La Fin du Monde” au coeur de l’Hôtel de la Tour de Brau. Deux installations de ses célèbres sculptures des “Arbres Brûlés”, sur l’Esplanade Charles de Gaulle et à l’Hôtel de la Tour de Brau, accompagnent le parcours. Ces oeuvres, intimes à l’artiste évoquent directement les nombreux incendies qui ont récemment frappé et menacent encore le Sud de la France.
“Comment va le Monde ? ” interroge l’état de notre planète face aux blessures d’une nature meurtrie et empoisonnée. Si l’exposition interpelle la responsabilité de l’Homme, c’est avant tout une évocation sensible du cycle du vivant, où les oeuvres de Philippe Pastor expriment toute la fragilité, mais aussi la beauté, la complexité et la résilience de la nature, essentielle à l’équilibre de notre planète. Elle vient aujourd’hui souligner, plus que jamais, l’interdépendance du monde du vivant, dont les évènements actuels devraient renforcer la prise de conscience.
Les Arbres Brulés
Créée dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, cette série de sculptures élaborées à partir de troncs noirs calcinés, voit le jour en 2003 à la suite d’importants incendies dans le Massif des Maures, où se trouvaient les ateliers de Philippe Pastor.
Destinées à sensibiliser le public aux incendies de forêts, les sculptures des “Arbres Brûlés” deviennent de véritables symboles de la lutte contre la déforestation, notamment dans le cadre de la Campagne mondiale “Plantons pour la Planète”, organisée par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement.
Sur l’Esplanade Charles de Gaulle, une installation monumentale des sculptures les “Arbres Brûlés” arborent des plaques émaillées de couleur.
Le parcours se poursuit au coeur de l’Hôtel de la Tour de Brau avec une autre installation intérieure plus intime à l’artiste, une version brute d’un noir profond composée d’arbres carbonisés. À travers ces silhouettes majestueuses érigées vers le ciel, les arbres sont ramenés à la vie pour retrouver toute leur grandeur et leur noblesse d’origine en nous rappelant notre incivilité à leur égard.
Ce travail a été exposé à travers le monde, notamment à New York, Singapour, au siège des Nations Unies à Nairobi ou encore au Pavillon Monaco de l’Exposition Universelle de Milan en 2015.
Ses oeuvres sont à découvrir dans divers lieux du village Les Baux-de-Provence