Genèse des photos exposées :
« C’était le début de l’automne, je me promenais dans les bois avec mon chien dans les campagnes aux alentours d’Agen, mon Nikon dans le sac à dos.
Soudain je quitte mon chemin, attirée par une clairière. L’herbe était sèche et je me suis assise dans le champ. Tout autour de moi, rien de particulièrement beau dans ce champ en friche. Puis en observant tout autour de moi, je commence à remarquer une quantité extraordinaire de tiges au premier abord insignifiantes, de simples "mauvaises herbes". Je me suis allongée pour avoir une vision à ras-le-sol. Et soudain toutes ces petites tiges se mirent à me parler. Je ne savais plus où poser mon regard tellement je découvrais de significations à ces minuscules plantes. J’étais au milieu d’un véritable "ABC d’herbes" qui faisait échos à ma propre quête de sens. Je sortis mon appareil photo et posai mon regard d’herbe en herbe, tournant autour avec mon objectif pour capter les meilleurs angles. Ce jour là je fis cette rencontre avec cette tige extraordinaire, Madone des champs pour les uns ou simple berger pour les autres ».
L’exposition :
C’est une histoire de rencontres et de retrouvailles avec Louis Gombaud, mon professeur de philosophie de Terminale. Sa rencontre a été déterminante dans le choix de mes premières études. Nous nous sommes perdus de vue et retrouvés à Menton il y a deux ans comme si nous nous étions quittés la veille. Je lui ai montré mes photos d’herbes et lui ai proposé d’écrire un texte. De l’ABC d’herbes à l’Abécédaire il n’y avait qu’un pas que Louis Gombaud à franchi spontanément. D’ordinaire l’image sert à illustrer le texte. Dans cette exposition c’est le texte qui se met au service de l’image … Son Abécédaire accompagne mes images d’herbes pas si folles qu’on le prétend…
Démarche artistique :
Elle tente à rendre la beauté cachée des choses insignifiantes, là où on ne l’attend pas. Qu’il s’agisse d’un brin d’herbe ou d’un simple bout de fil de fer, tout est question d’observation. Ces choix au moment de la prise de vue sont déterminants sur les effets recherchés. C’est en jouant sur des cadrages très élaborés que Catherine obtient ces flous d’arrière-plan. Ces effets sont crées et nuancés par la réduction de la profondeur de champ et du déplacement de l’angle de prise de vue. Un même sujet est photographié sous plusieurs angles. Catherine révèle aux yeux du spectateur ces brins de quelques centimètres en les isolant de leur contexte et en créant un nouvel espace de vision.