- Pablo Picasso, La Baie de Cannes
- Cannes, 19 avril - 9 juin 1958, Huile sur toile
Durant l’été 2012, le Centre d’art rend hommage à Pablo Picasso et au photographe André Villers.
C’est à travers l’exposition Picasso, les chemins du Sud, que le Centre d’art, en partenariat avec le musée national Picasso Paris, inaugure un concept autour de l’activité créatrice du peintre, à partir de son installation à Vallauris en 1947. Les peintures, les sculptures ainsi que les photogrammes réalisés en collaboration avec le photographe André Villers, toutes ces oeuvres conçues à Vallauris, Cannes puis Mougins entre 1948 et 1967, seront à l’honneur à l’occasion de cette rencontre estivale. Cet ensemble proposé parmi les différentes thématiques abordées par le peintre, depuis la période de Barcelone, nous relate avec humour des sentiments puisés d’un imaginaire en perpétuel mouvement.
- Pablo Picasso, Le Déjeuner sur l’herbe d’après Manet
- Mougins, 13 juillet 1961, Huile sur toile, 60 x 73 cm
Un mot de Frédéric Ballester, Directeur du Centre d’art de la Malmaison :
Pablo Picasso (1881-1973) « peint comme d’autres écrivent leur autobiographie ». Ainsi son oeuvre nous apparaît intimement liée aux lieux de prédilection qui en ont successivement abrité l’émergence. Dès 1919, nostalgique de l’éclat des étés espagnols, il prend les chemins du Sud pour s’installer définitivement en 1946 sur une Riviera empreinte d’une aura toute méditerranéenne.
Durant les vingt-sept années de ce séjour particulièrement fécond, le peintre émigre à Vallauris, de la maison La Galloise aux ateliers du Fournas ou Madoura, à Cannes, à la villa la Californie puis à Mougins au mas Notre-Dame-de-Vie.
L’exceptionnelle exposition organisée par le musée national Picasso, que nous sommes particulièrement heureux et fiers d’accueillir au Centre d’art La Malmaison, constitue un arrêt sur image sur cette période de création. Peintures et sculptures y sont confrontées aux radicales recherches de papiers découpés et interprétations photographiques créés à quatre mains entre 1954 et 1961 par Picasso et le photographe André Villers. Aujourd’hui encore en grande partie inédites, ces dernières oeuvres au statut troublant présidèrent en 1962 à la publication du célèbre album Diurnes, préfacé par Jacques Prévert.
Dans ce dialogue créatif, on perçoit bien la fascination que le maître moderne exerça sur le jeune photographe alors en gestation. Une fascination comparable à celle que continue de susciter dans le monde entier l’oeuvre de Picasso, subjuguant son époque, interrogeant sans répit le mystère de l’oeuvre d’art.
Fidèle en amitié, amoureux des poètes, humble devant l’acte créateur, Pablo Picasso n’a cessé tout au long de son existence de poursuivre sa révolution pour finalement accepter, à la toute fin, ce qui lui apparaissait comme un accomplissement ultime : « J’ai mis toute ma vie à savoir dessiner comme un enfant . »