TURNER ET LA COULEUR
Conçue et organisée en partenariat avec Turner Contemporary de Margate (Angleterre), l’exposition Turner et la couleur bénéficie du concours extraordinaire de la Tate Gallery de Londres, qui a mis à disposition plus de trente chefs-d’oeuvre légués à l’État anglais par l’artiste. Riche de plus de 120 aquarelles, gouaches et huiles sur toile provenant de prestigieux musées anglais et internationaux, tels que la Royal Academy de Londres, l’Ashmolean Museum d’Oxford et le Musée d’art de Dallas, cette grande monographie est également l’occasion de découvrir des oeuvres inédites appartenant à des collections particulières, ainsi que des ensembles d’aquarelles réunis aujourd’hui pour la première fois.
Plaçant au coeur de son parcours la couleur, essence même de la création de Turner, cette exposition invite à redécouvrir la vie et l’oeuvre de ce grand artiste sous un angle nouveau, jusqu’à présent inexploré dans les rétrospectives qui lui ont été dédiées.
Dans un parcours à la fois chronologique, thématique et géographique, le public est invité à suivre les évolutions de la palette de Turner. Les premières toiles et aquarelles montrent comment le jeune peintre autodidacte s’est confronté aux grands coloristes du passé, de Rembrandt à Poussin, de Titien à Claude Lorrain, avant de perfectionner une technique très personnelle grâce à l’observation aiguë des phénomènes naturels et de leurs variations chromatiques inépuisables, saisies sur le vif, en plein air.
Une salle de l’exposition, recréant l’atmosphère de l’atelier de l’artiste, permet de comprendre sa manière de travailler à travers ses palettes, ses pigments, ses outils. L’intérêt de Turner pour les théories scientifiques et philosophiques sur la couleur, de Newton à Goethe, est largement illustré dans cette salle, ainsi que son emploi
tout à fait avant-gardiste de pigments et techniques inédites. Ses expérimentations audacieuses ont valu à l’artiste les critiques les plus féroces de ses contemporains, mais aussi toute l’admiration des plus fins connaisseurs de l’époque.
Une importante section du parcours, consacrée aux voyages du peintre à travers l’Europe, permet d’admirer la variété et le lyrisme de ses couchers de soleil dorés, de ses marines bleutées et des paysages éblouissants si typiques de son oeuvre.
Si Venise offre un sujet incontournable, grâce aux reflets lumineux dans l’eau de la lagune, la Provence n’est pas moins fascinante aux yeux de Turner. Séduit par la lumière chaude et les ciels bleus de cette région, il immortalise ses paysages dans un ensemble d’aquarelles et esquisses qui trouve à juste titre une place de choix dans cette exposition aixoise.
Des tons délicats qui teintent ses croquis de voyage aux tonalités puissantes qui envahissent les plus célèbres toiles de la maturité, la couleur de Turner nous dévoile ainsi, salle après salle, le visage public et privé d’un artiste controversé, d’un homme mystérieux et d’un aventurier amant de tous les défis. Le public retiendra surtout les
qualités de ce coloriste prodigieux et subtil connaisseur des effets optiques et émotifs de la couleur, dont Claude Monet aurait dit qu’il savait « peindre les yeux ouverts ». L’impact de son oeuvre est en effet incontestable sur les générations d’artistes qui ont donné vie, quelques décennies plus tard, à l’impressionnisme.
En plus des multiples voyages du peintre, une partie de l’exposition est consacrée aux oeuvres qu’il réalise à Margate, sur la côte du Kent, en Angleterre.
Vers la fin de sa vie, Turner a passé beaucoup de temps dans ce petit village côtier, attiré par sa lumière toute particulière. C’est à Margate, où Turner a réalisé quelques-unes de ses plus belles expérimentations picturales, que cette même exposition sera présentée du 8 octobre 2016 au 8 janvier 2017, au Turner Contemporary.