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Expo à Grasse : l’eau dans tous ses états

Un titre ultra court, l’Eau, dont le nom selon la poétesse grassoise Yvette Dallemer "ne contient aucune consonne et se compose de trois voyelles qui n’en font qu’une dans notre voix". Il s’affiche sur une photo de René
Ghiselli, photographe connu pour son intérêt envers cet élément primordial, le cinquième après le bois, le métal, le feu, et l’air dans la conscience vietnamienne. Un élément à l’origine de toute vie et, aussi, un enjeu
environnemental crucial, prélude aquatique d’un événement regroupant une exposition accompagnée d’ateliers et de conférences se tenant villa Saint Hilaire à Grasse et qui se prolonge jusqu’au 4 septembre.

L’eau de l’UBAYE © Claire Xuan

Jusqu’à un nouvel et éventuel contre-ordre gouvernemental, il est envisagé que les musées rouvrent bientôt. Pendant ces périodes confinées, la plupart des médiathèques ont continué à assurer une fonction éducative, pédagogique et culturelle pratiquement identique.

Un plaisir qui coule de source

Artistes locaux, photographes, plasticiens et vidéastes : Christopher Biancheri, René Ghiselli, Emmanuelle Nègre, Alain Sabatier, Claire Xuan et l’atelier Voir, tous parlent de l’Eau dans tous ses états, et, chacun à sa
manière, le plus souvent séduisante, autant dans sa portée symbolique que poétique.
On verra par exemple les carnets de voyage de la plasticienne franco-vietnamienne Claire Xuan car ils ont récemment rejoint les collections, déjà très riches, de cette ville fréquentée par de nombreux poètes, écrivains et artistes renommés. Cette exposition n’est pas une simple compilation de photographies. Son maître d’œuvre, Anna Erard, a extrait des archives de la ville des gravures et des livres d’artistes, dévoilant une partie de ce riche patrimoine qui, soit dit en passant, recèle également le fond Henri-Vendel, un exceptionnel fonds de poésie de près de 10 000 ouvrages.
Pour reprendre les mots de Moïse Sadoum, fondateur de l’atelier photographique Voir, au sujet de l’eau rare et précieuse : "de la photographie de paysage, à la macrophotographie, sa fluidité, sa transparence et sa lumière, magnifient ses reflets et ses mouvements, son calme et sa démesure, sa réalité écologique et sa puissance onirique".
Parce que l’eau à Grasse, autrefois ville de tanneurs, à présent capitale mondiale du parfum, s’infiltre partout dans les ruelles et sous les maisons (on entend son chant plus souvent plus qu’on ne la voit), ce thème... coulait de source !

Expo ’L’eau’

Villa Saint Hilaire, impasse Boursier-Mougenot.
Jusqu’au 4 septembre. Tel 04.97.05.58.53.

Visuel de Une (détail) © DR René Ghiselli

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