Les œuvres de Léna Durr trouvent leur origine dans son étonnante collection d’objets émanant de la culture populaire qui témoigne non seulement de la dérive vers une société de consommation qu’elle subit depuis la deuxième guerre mondiale mais aussi de sa résistance.
C’est dans ce vaste assortiment hétéroclite ramassé depuis son enfance, que l’artiste puise l’essentiel des éléments qui contextualisent ses installations et ses mises en scène photographiques.
Ancré dans cette tension entre la culture populaire et la culture de masse, entre cité et campagne, entre l’adolescence et l’âge adulte, c’est un travail qui se place en lisière ; à la fois dans cet espace liminal des villes mais aussi en marge des cadres normatifs de la société actuelle (Ian Simms).
Cette exposition est réalisée en partenariat avec l’association « Etudes et Réalisations », Toulon.
Diplômée en 2012 des Beaux-Arts de Toulon, Lena Durr vit et travaille à Cuers.
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« Ce n’est pas tant la culture populaire de masse qui intéresse Léna Durr qu’une autre culture populaire, beaucoup plus marginale.
Si l’on pourrait croire un instant à du reportage, l’impression bien vite se dissipe : on se rend compte que tout est factice. Ce sont des mises en scène, où tout est pesé : les modèles et les lieux, qui ont fait l’objet de castings et de repérages, ainsi que les objets qui les entourent et qui les peuplent, tirés d’une collection qu’elle a patiemment constituée et dont elle présente aussi le catalogue.
Les photographies de Léna Durr parlent d’un ailleurs, d’une autre vie, construits à partir d’éléments qu’on aurait généralement tendance à considérer comme de rebut. Leur caractéristique principale serait peut-être cette immaturité dont parle Witold Gombrowicz comme d’un refus et d’une critique de l’ordre établi. » (François Coadou)