La galerie Carré Doré de Monaco aime à regrouper des artistes autour de thématiques originales : Cupid´s Love (Cupidon et l’amour), As Human As (l’animal humain), Fashion Art (l’art et la mode)...
Cette semaine a été inaugurée l’exposition des travaux de deux artistes japonais qui relient la plus grande tradition ancestrale au regard le plus contemporain.
À 20 ans, Tetsuei Nakamura arrive à Paris pour s’inscrire à l’Académie de la Grande Chaumière, cet atelier historique de Montparnasse qui a vu passer Gauguin, Picasso, Modigliani, et plus récemment, Garouste, etc.
Loin de son Japon natal, l’artiste a vécu dans ces petits bâtiments en bois entourés de jardins où l’esprit de liberté où le désir de création a perduré. Le travail sur le modèle, l’attention des enseignants pour l’observation de la nature et surtout sa rencontre avec Toshimitsu Imaï, un peintre abstrait, ont, contre toute attente, renvoyé Tetsuei Nakamura à l’art ancestral des Maîtres japonais.
Une rencontre aussi a été déterminante, celle avec l’écrivain, poète et critique d’art Alain Jouffroy, un auteur passionné par la civilisation extrême-orientale qui lui écrira la préface pour sa première exposition à la Maison du Japon à Paris en 1981.
Délaissant la voie de l’abstraction, Tetsuei revient aux formes les plus épurées de la figuration à la poésie de la nature. Il suit la voie du nihonga, littéralement peinture japonaise, obéissant aux strictes conventions d’utilisation des techniques et matériaux traditionnels de cette peinture à l’eau alliée à des matériaux entièrement naturels : papier marouflé sur bois, soie tendue sur cadre, roche, sable, os. Comme pour la technique de la fresque, il utilise des pigments naturels, des oxydes de métaux ou de coquillages broyés avec de la colle animale, préparés au fur et à mesure de la création.
Ses poissons rouges et blancs ont la force des calligraphies, de gestes qui impulsent les couleurs vives sur des fonds bleutés légèrement dégradés.
Lumières blanches, mouvement, fluidité, plasticité, simplicité offrent leur puissante présence.
La finesse des pétales blanches de fleurs de cerisiers leur donne une fragilité presque impalpable. Déposées délicatement sur des fonds simplifiés bleus ou sur des feuilles d’or retravaillées, elles ont l’air presque vibrantes. Les vagues, un thème récurrent de l’art japonais depuis Hokusai allient légèreté, mouvement et puissance. Le mouvement de la mer est nettement exprimé avec très peu de traits clairs ou sombres sur fond noir ou bleu profond.
Tetsuei Nakamura a réalisé nombre de peintures murales, de décorations de bâtiments institutionnels ou privés réalisées en Inde, aux USA, dans des temples comme Hieizan Enryakuji, un temple japonais reconnu aujourd’hui au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, etc. (voir la vidéo)
Toshiharu Tsuzuki présente des boîtes en bois traditionnelles recouvertes de tissus soyeux Japonais aux motifs très anciens de l’époque Edo.
Les boîtes sont aussi ornées de métal doré ouvragé comme celui d’un bijou : motifs torsadés proche de la joaillerie, volutes, motif de feuilles, ou de fleurs, etc.