Tombé sous le charme quand il assiste pour la première fois avec sa grand-mère à un spectacle du cirque Medrano à l’âge de quatre ans, il dira plus tard :
« C’est plus qu’une révélation, un véritable coup de foudre. Depuis ce jour le cirque occupe ma vie. Enfant, je construisais mon cirque en transformant mes soldats de plombs en clowns, trapézistes, magiciens, jongleurs, cavaliers… ».
Il détient aujourd’hui l’une des plus importantes collections au monde, comprenant des milliers d’objets et de documents évoquant l’histoire du cirque à travers les âges et les continents.
Le cirque (du mot circus, enceinte circulaire) s’est constitué d’abord autour de spectacles équestres. La dimension internationale du diamètre de la piste (13,50 m) s’est imposée, déterminée par la taille de la chambrière (fouets à long manche utilisé par les dresseurs de chevaux) qui permet de faire tourner les chevaux depuis le centre.
La première représentation d’un cirque a eu lieu à Londres en 1768. Quelques années plus tard, en 1774, s’ouvre en France le premier établissement fixe.
Si Monsieur Loyal, le présentateur des différents numéros arrive très tôt, ce n’est que très progressivement que les acrobates, jongleurs, funambules, clowns, s’imposent dans la programmation, faisant vivre ensemble les gens du voyage, les troubadours, les militaires et les clowns.
Le cirque devient itinérant, se dote d’une tente et de gradins. Au vingtième siècle, il connaît sa plus grande période, circulant d’abord en train puis par la route dans toute l’Europe.
Les premiers animaux sauvages et leurs dresseurs rajoutent alors une dimension émotionnelle et exotique au cirque et complètent le spectacle par des ménageries ouvertes au public.
Son organisation se complexifie, les spectacles deviennent de plus en plus fastueux et populaires (une belle maquette en donne une idée précise).
Des familles de cirque se constituent : en Europe, les 4 frères Amar (1924), les 4 frères Bouglione (1933), Pinder (1928-1972) et aux USA : Barnum, Ringling, etc.
À la fin du XXe siècle, l’apparition d’écoles de cirque en France et à l’étranger contribue à sa modernisation. Les animaux sauvages vont être progressivement bannis (dans 41 pays dont 19 en Europe). Un nouveau cirque naît, utilisant de nouvelles technologies, mais reprenant les codes de l’ancien, conservant et développant son imaginaire particulier fait de vêtements de lumière, de musique festive et de rires.
Le spectacle équestre en demeure le cœur (Bartabas, Gruss, L’Île aux chevaux, etc.), et les funambules, acrobates, jongleurs, illusionnistes, mimes et clowns sont toujours là pour nous émouvoir ou nous faire rire.
L’iconographie de ces affiches (faites par les plus grands affichistes) a influencé le cinéma et fait rêver les artistes : Picasso, Toulouse Lautrec, Chagall, Vasarely, Chubac etc., qui se sont abondamment nourris de cet imaginaire.
Cette exposition permet de découvrir la vraie vie du cirque côté piste et côté coulisses à travers des maquettes, des documents, ainsi que des costumes, des objets et accessoires ayant appartenu aux grandes familles Amar, Bouglione, Gruss, Zavatta….
La riche collection d’affiches retrace la fabuleuse histoire du Cirque du XVIIIe siècle à nos jours.
Le Dr Frère, maire de Tourrette-Levens, vice-président délégué à la culture à la Métropole Nice-Côte, est conseiller artistique du très celebre Festival du Cirque de Monte-Carlo depuis sa création.