Les lauréats du 5ème RDV•I 2015
**** Vincent MULLER - 1er prix
Messeplatz Bâle, Avril 2014
Ce soir-là, un rayon de soleil s’engouffrait sous les toits design de la station Messeplatz. Il semblait illuminer la place pour une éternité. Parfois, le rayon de soleil éblouissait les passants. Parfois, il se posait sur eux comme un doux baiser et il les rendait beaux. Mais les passants marchaient vite, ils se bousculaient. On aurait dit que le temps s’était arrêté et que seuls les plus pressés pouvaient encore courir dans la lumière.
*** Lise DUA - 2ème prix
Coced (France)
Coced, en russe, désigne le voisin, pas le voisin de palier comme on peut l’entendre en français mais plutôt le colocataire ou « flatmate » en anglais. En russe il n’existe pas de mot équivalent et pourtant la pratique de partager un espace de vie est très répandue. De l’héritage soviétique des appartements communautaires à de nouvelles formes de vie en communauté, je suis partie à la recherche de ces espaces de cohabitation à Moscou, Samara et Saint Saint-Pétersbourg. Les coced ne sont pas des colocataires, mais presque des voisins de palier. Dans le couloir ils se frôlent sans jamais court-circuiter la trajectoire de leur prochain. La chambre devient le refuge de leur intimité.
*** Dominique PICHARD - 3ème prix
De chair et d’encre (France)
Longtemps réservé aux marins, prisonniers et autres marginaux, le tatouage a longuement souffert d’une mauvaise réputation. La dernière décennie a vu ce phénomène sortir de l’ombre de façon ostentatoire en devenant un véritable phénomène de société. Cette série argentique, a été réalisée des Etats-Unis à l’Asie entre 2010 et aujourd’hui, et regroupe pionniers, référents et adeptes de cet art rencontrés en marge de travaux pour la presse spécialisée.
*** Oualid BEN SALEM - Mention spéciale
Droit de sol (France)
Cette série de photos illustre certains paradoxes de la société dans laquelle nous vivons. En lévitation au-dessus du sol, les participants tiennent dans leur main leur carte d’identité, symbolisant les frontières du pays dans lequel ils vivent. Cette posture étrange, improbable et légère, crée une analogie avec notre planète en suspension dans l’espace. Dénuée de toutes attaches matérielles, la terre ne peut être revendiquée comme la propriété d’un seul homme ou d’une patrie quelconque ; on dit alors que la terre appartient à l’humanité toute entière. Paradoxalement, l’homme n’a plus le droit de circuler librement sur sa planète
*** Sophie DUPRESSOIR - Prix des professionnels de l’image
Ulysse (France)
Dans cette série, je m’intéresse aux lieux « de mémoire », ici les plages du débarquement en Normandie. Je les photographie comme une immense scène de théâtre, où les relations qui se nouent entre les vivants et les morts, entre mémoire collective et mémoire individuelle, évoquent la tragédie antique. Les passants, des touristes mais aussi des habitants de la région, que j’ai fixés sans les mettre en scène, en sont à la fois les spectateurs et les personnages. Qu’ils soient sublimes ou comiques, l’action cathartique de la tragédie semble les mener à l’apaisement. Ce travail a été réalisé avec des contraintes d’unité de lieu et d’unité de temps empruntées à la tragédie. "Membre du studio HansLucas".