Volant entre Miami, New York, Singapour et Paris, Jean-Antoine Hierro a quand même trouvé le temps de faire un stop à Nice. Armé de ses brosses et de ses feutres à l’acrylique, il "illumine le chaos" huit heures par jour sur de grands formats qui, s’ils n’étaient pas encore terminés lors de notre visite, deux semaines avant le grand soir du vernissage, étaient déjà bien avancés.
Hierro ne représente pas l’archétype de l’artiste solitaire : des musiciens viennent à lui avec leurs instruments et lui offrent de mini concerts pendant qu’il peint. Le contrebassiste Christian Pachiaudi, le violoniste Aurélio Perez, le saxophoniste Pierre Bertrand, la chanteuse Marjorie Martinez l’accompagnent pendant sa création. Il a aussi reçu une visite d’Otom, qui a laissé un dessin sur l’une des toiles.
Cette résidence très ouverte accueille également des gamins de CM2 avec leurs maîtres, dont la taille et les yeux seront écarquillés par les dimensions et l’impétuosité des compositions de ce faux street artiste.
"Je ne viens pas du street art".
Sa peinture virtuose, a pourtant la netteté et la clarté de ce genre. Elle est sortie de la rue, on peut l’accrocher chez soi, si on dispose d’un grand mur...
Sa peinture diffuse ses "messages illisibles, avec ses mots cachés" tracés au feutre ou à la brosse.
La calligraphie orientale c’est sa signature (il est né au Maroc). Richesse de la palette, accumulation de signes, gestes puissants, projections de peinture. Une architecture complexe plus qu’un chaos, ou un chaos équilibré, parsemé ici et là de corolles qui s’épanouissent.
"Urban Garden", titre que portera cette nouvelle exposition, est-ce une utopie ? Les informations contradictoires submergent. "Les gens en général ne savent plus s’ils vont bien ou pas". Lui conserve un optimisme qu’il puise paradoxalement dans la rue, ces informations nourrissent ses tableaux finalement très gais. De là à dire que l’art sauve le monde...
En tout cas, prosélyte d’un art dans lequel il s’est très tôt affirmé en autodidacte, ayant fait les preuves de son talent dès 17 ans, Jean-Antoine Hierro soutient :"qu’il devrait y avoir au moins une demi heure d’histoire de l’art par jour dès la maternelle".
Chiche ?
