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Cannes : cinq univers pour l’été

Cinq expos pour le prix d’une : c’est ce que propose le PassExpo de Cannes qui nous emmène, cet été, dans divers lieux et atmosphères, pour des sensations multiples et une découverte de la ville au travers des arts.

La "masterpièce" de ces expositions estivales est incontestablement celle du plasticien Orsten Groom.

Un quarantenaire qui vient de signer chez Templon après avoir failli... abandonner la peinture. Mais heureusement rattrapé par les confinements qui lui ont redonné du temps pour "reprendre" ses œuvres (une manie chez lui, puisqu’il retouche jusque pendant les accrochages !). Son travail pictural est complexe, riche de symboles, de clins d’œil à d’autres artistes, de souvenirs d’un passé pas si facile (il est devenu amnésique après une crise d’épilepsie alors qu’il était étudiant aux Beaux-Arts et ne se souvient plus de sa vie "d’avant" qu’il a dû réapprendre). Son expo trouve un écrin parfait dans la galerie du Suquet des Artistes où elle se présente comme si l’on était dans une grotte, évidente parenté à l’art pariétal. Il joue de la lumière en éclairant fortement des toiles et en laissant d’autres dans la pénombre. De grands formats sont présentés sans recul dans les couloirs pour faire entrer le spectateur directement dans l’œuvre. Impressionnant.
 Au Suquet des Artistes, 7 rue Saint Dizier.

Hommage est bien sûr rendu au cinéma.

D’abord avec Louis de Funès, un tantinet boudé par l’intelligentsia de l’époque qui ne voyait en lui qu’une caricature franchouillarde et grimacière, mais qui le reconnaît aujourd’hui comme l’un des maîtres de l’humour sur pellicule. Rabbi Jacob, La Folie des Grandeurs, Le Cormiaud...
Trois cents objets et extraits évoquent celui qui a fait rire des millions de spectateurs.
 Dans le Hall Méditerranée du Palais des Festivals.

Cinéma toujours avec Agnès Varda et une évocation de son œuvre de... plasticienne. D’abord à la Malmaison où l’on découvre les objets populaires, estivaux et colorés (pelles, rateaux et seaux de plage en matière plastique) présentés comme les étendards d’une époque. Ou la reconstitution d’une cabane de pêcheur de Sète où elle a vécu. à vrai dire, on en ressort sinon déçu à tout le moins désappointé. On retrouvera Varda à la Villa Domergue pour une expo minimaliste de ses cabanes réalisées en pellicules de film et qui évoquent quelques-uns de ses longs métrages. Le lieu, sublime, sorte de villa à l’italienne entourée de jardins s’ouvrant sur la baie de Cannes, justifiera à lui seul le déplacement.

Disposant de quelques moyens financiers, le collectionneur Jean Pigozzi a rassemblé des milliers d’œuvres d’artistes africains contemporains. Il en présente une sélection à l’occasion d’une expo intitulée "Bande annonce" car il a l’intention de créer un musée permanent où peintures, sculptures, photographies et autres constructions seront présentées en permanence. Pour patienter, on déambule dans un condensé de la création contemporaine en Afrique. S’il devait y avoir un fil d’ariane, ce serait celui de la créativité et du dynamisme d’une jeunesse d’un continent en pleine effervescence.
 À la gare maritime, au vieux port.

Soirée de fête en République Démocratique du Congo, par Moke. ©JMC

Les visiteurs retrouveront le "grand air" avec une exposition sur la découverte de la Polynésie par l’écrivain-journaliste Edmond Ginoux de la Coche au milieu du XIXe siècle (au musée des explorations du monde, Le Suquet) et avec "Au fil de l’île, un archipel imaginé" qui nous embarque dans l’imaginaire de ces terres entre le ciel et l’eau.
 Au musée du Masque de fer, île de Sainte Marguerite.

Photo de uNE : Impressionnant triptyque d’Orsten Groom, dans lequel on s’amurera à repérer les clins d’œil à d’autres artistes et aux contes de l’enfance. ©JMC

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