Quand il était petit, Bill Viola a failli se noyer et il a vu la mort de près. Est-ce cet épisode dramatique qui a déclenché chez l’artiste un rapport particulier avec l’eau ?
Après une présentation à la Fondation Cartier, l’exposition qui se tient actuellement au Grand Palais retrace le parcours de Bill Viola, artiste américain dont la vie a été jalonnée de 40 années de vidéos. Cette rétrospective attendue du pionnier de l’image qui a représenté les Etats-Unis à la Biennale de Venise en 1995 nous interpelle sur l’existence humaine et nous propose une métaphore de la fluidité de la vie.
L’élément liquide est omniprésent dans l’œuvre de l’artiste. The Dreamers met en scène sept personnes immergées tandis que The Velling de Buried Secrets, The Reflecting pool, mêlent l’apparition-disparition du reflet d’un corps sur l’eau.
L’artiste se réfère à Jérôme Bosch avec The Quintet of the Astonished, à Goya, The Sleep of reason. Le spectateur est happé par la trentaine d’écrans d’où jaillissent, fascinantes, vingt œuvres majeures. Une plongée en abîme où chacun s’interroge sur des questions existentielles, un univers sensoriel troublant, un voyage en abîme pas forcément mortifère.
Happé par des images spectaculaires, scotché par l’ampleur et la force des sujets, de Tristan’s Ascension à The Sound of a mountain under a waterfall, cette exposition tient en haleine et imprègne longuement la mémoire après avoir, à regret, quitté les lieux.