« Déluge » un témoignage historique
Des cercueils au sol, des formes fantomatiques suspendues aux voûtes, des peintures aux murs évoquant les guerres, les tremblements de terre, les attentats... L’exposition que Barthélémy TOGUO a conçu pour le Carré Sainte-Anne aborde toutes les facettes du déluge : la destruction tout d’abord, puis la mort et enfin la résurrection. Le déluge est un thème que l’artiste camerounais, véritable observateur de son époque, traite en toute logique. Même s’il sait prendre la distance nécessaire, la télévision, la radio, les journaux, nourrissent réellement son travail artistique. Pour lui, l’artiste a le devoir de retranscrire la mémoire de tous ces évènements pour les générations futures.
Barthélémy TOGUO un artiste polyvalent et engagé
Né en 1967 au Cameroun, Barthélémy TOGUO vit et travaille à Paris et à Bandjoun. Artiste pluridisciplinaire, il exprime à travers différents medium – peinture, aquarelle, photographie, sculpture, estampe, installations, performances – ce que lui inspire la société contemporaine au travers de thèmes universels. Il aborde notamment dans ses travaux des thématiques telles que la place de l’homme dans la société contemporaine et plus largement dans l’univers, les flux migratoires, l’échec des leaders africains ou encore le devoir de mémoire consécutif aux crimes contre l’humanité. Tantôt ouvertement provocatrices, tantôt subtilement subversives, ses œuvres ne laissent en tout cas pas indifférents. Barthélémy TOGUO fait partie des quatre artistes nommés pour le Prix Marcel Duchamp 2017 dont le lauréat sera révélé le 18 octobre prochain.
Le Carré Sainte-Anne : un théatre ouvert à tous
Du sol aux voûtes historiques, en passant par les cimaises du Carré Sainte-Anne, l’ensemble de l’espace d’art contemporain sera occupé. Cinquante-quatre cercueils de différentes tailles, en bois clair, seront disposés au sol en hommage aux victimes des désastres actuels. Accrochés aux voûtes de l’ancienne église, au- dessus de cette chapelle ardente, des éléments volants feront référence à la résurrection. Sur les murs, douze peintures s’inscrivent dans le thème du déluge, vécu comme une douleur qui engendre la résurrection et un monde nouveau. Deux œuvres de plus grand format seront réalisées sur place. Les œuvres seront agencées de façon symbolique créant ainsi un théâtre ouvert à tous.