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EXPOSITION : Fondation Maeght : "Mais vous êtes fou Gasiorowski !"

« … Il faut vous ressaisir… ». Du 30 juin au 30 septembre, la Fondation Maeght met à l’honneur un peintre français, lors d’une grande exposition autour du travail de Gérard Gasiorowski. Si la majorité des œuvres présentées est axée vers la peinture, la fondation Maeght puise dans ses travaux inconnus ou trop rarement montrés jusqu’ici, dont notamment certains très grands formats des dernières années de sa vie. A voir absolument !

Jacques Monory dit de Gérard Gasiorowski qu’il est un « Fou de peinture », peut-être même « le plus peintre d’entre nous ». Si l’admiration de ses pairs est grande, c’est en partie car l’artiste a disparu brutalement et bien trop tôt âgé de 56 ans en 1986, ne laissant que trop peu de toiles finalement pour dévoiler et dépeindre tout son talent. C’est dans le livre d’artiste présenté à la Fondation Maeght pour la première fois, que Gérard Gasiorowski cite longuement Van Gogh dans ses ‘Lettres à Théo’ ainsi que quelques autres artistes en conflit avec le monde conventionnel. Gasiorowski, homme exigeant, extrêmement cultivé et intelligent, laisse quelques traces et souvenirs émus de sa vie. Homme d’esprit porté sur l’ironie, si certains se souviennent d’échanges orageux, tous se rejoignent pour évoquer le talent du peintre. Vivant de sa passion, il aura passé sa courte vie à chercher une vérité dans la peinture.

Gérard Gasiorowski, Sans titre « Autoportrait », 1977.
Collection particulière « Son amie Eglantine, lui voyant cette tête disait : il prépare un coup » !
Gérard Gasiorowski, Ex-Voto/Stances – Stances, 200X4000 cm, 1984.
DR
Gérard Gasiorowski, Les Croûtes – Arc de Triomphe », 1984
DR

Adrien Maeght était son ami, son galeriste mais aussi son exécuteur testamentaire. Aujourd’hui président de la Fondation Marguerite et Aimé Maeght, et Olivier Kaeppelin, directeur de la Fondation et auteur de nombreux textes sur ce créateur qu’il a toujours défendu, souhaitent à leur tour lui rendre hommage et faire découvrir, au plus large public, l’immense talent de cet artiste du XXe siècle. Olivier Kaeppelin précise : « A son tour, bien qu’il est de bon ton de dire que cela n’existe plus, Gerard Gasiorowski est aujourd’hui cité pour évoquer la figure de “ l’artiste maudit ” ».

Tourmenté, sauvage, savant…

Gérard Gasiorowski était tout cela à la fois… Dans un entretien datant de 1983 avec Suzanne Page il dit de lui-même, de son œuvre :
« Je vis dans l’intimité la plus achevée de ’Peinture’ ».
« Je me tiens au plaisir de peindre la peinture. Une énergie de tous les instants à dépenser tous les possibles ».
« Je me tiens assez bien je crois hors les convenances sociales et de ses fosses communes ».
« Seul absolument, un geste dans un va et vient inlassablement répéter, déforme obscurci, brouille, opacifie le sujet, trompe l’oeil, fait écran ».
« Reste Gasiorowski, celui-là il me faut une fois pour toute “l’intercepter” ; et si fait, le distraire dans un autre voyage. Pour l’instant je ne peux que l’imaginer comme un présage ».

Tantôt grave, tantôt jubilatoire, sa peinture révèle son sens de l’aigu, un sens de l’observation affuté, presque aiguisé. De sa lucidité et ses exigences, restent sa manière de peindre et quelques tableaux. Parfois mélancoliques, parfois humoristiques, Gasiorowski a fait de l’art une affaire essentielle « qui ne se faisait pas en habit de gala ». Dans un contexte de catastrophe historique et intime, Gérard, peut-être aussi grand homme avant d’être grand artiste, est parvenu de façon bouleversante, à exprimer son combat tout à la fois philosophique, poétique et pictural. Combat qu’il mena jusqu’à la fin.

  Les jardins de la Fondation Maeght à Saint-Paul de Vence.
©Fondation Maeght

30 juin – 30 septembre 2012 : Gasiorowski – peintre XXe « Vous êtes fou Gasiorowski, il faut vous ressaisir… »
Fondation Maeght
623 Chemin des Gardettes 06570 Saint-Paul
04 93 32 81 63
www.fondation-maeght.com

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