Dans une exposition intitulée "Allégorie de la couleur", le Château de la Buzine met à l’honneur l’un des plus grands peintres contemporains Marseillais, Georges Briata. L’an dernier, l’artiste a fêté ses soixante ans de peinture. Cette exposition est notamment l’occasion de retracer une part de la carrière de cet artiste local, aujourd’hui connu dans le monde entier. New York, Tokyo, Italie, Portugal, Espagne, Bretagne, Camargue, Corse, Polynésie, Maghreb... L’ensemble des oeuvres exposées s’inspire de ses voyages et de ses coups de coeur. A travers les oeuvres sélectionnées pour cette exposition, La Buzine a choisi d’explorer trois thèmes principaux ayant profondément marqués son travail au cours de sa carrière.
Vibration - Lumière - Dessin
Dans la partie baptisée "Vibrations - le choc des couleurs", c’est le premier séjour du peintre à New York qui est représenté. Ce voyage de 1967 est pour lui un véritable choc culturel, qui marquera une rupture visible dans son style. Il coïncide avec une période où le peintre s’approprie les couleurs. Dès lors, tandis que ses toiles tendent de plus en plus vers l’abstraction, la couleur prend plus de place. Les oeuvres de l’époque sont empreintes de musique jazz et de résonnances, qui transparaissent justement grâce à la couleur : le bleu pour la mélancolie, le rouge pour la passion ou le jaune pour le rythme...
Dans la seconde partie, c’est un retour aux sources de la lumière avec "Lumière de Provence". Les paysages de Provence, sa région natale, ont marqué l’artiste tout au long de sa carrière. Il trouve son inspiration dans les jeux de lumière et empreinte des thèmes chers aux Marseillais : balade aux calanques, la mer, le bleu... Grâce à de subtils contrastes et jeux d’intensités de couleurs très réalistes, il peint des climats et des atmosphères.
Enfin, l’exposition accorde une grande place au dessin dans une troisième et dernière partie intitulée "Lignes et formes - l’intelligence du dessin". Dans son dessin, Briata évoque le corps et l’amour à travers le trait ou la couleur. Il dévoile également dans ses dessins une part plus intime de sa vie : sa femme Vincente et sa fille Laurence, qui occupent une place importante dans son art. Ses croquis évoluent comme des gammes avec des lignes nerveuses, annotations de couleurs, ratures amoureuses... Principalement autour du bleu et du rouge, Briata exprime l’apaisement et la passion qui le lie à sa femme. Des nus et portraits rares de Vincente sont également exposés.
Le grand vitrail en exclusivité
"Marseille me plaît. C’est une ville pleine d’énergie qui transparait aussi dans ses couleurs. Elle correspond à ce que je souhaite exprimer dans ma peinture", disait Georges Briata.
En exclusivité, la Buzine expose le projet du grand Vitrail de la Gare Saint-Charles, commandé par l’Académie de Marseille à Briata dans le cadre de Marseille, capitale européenne de la Culture 2013. Ce vitrail monumental de 375 m2 devrait être le plus grand d’Europe et sa composition en triangle représente ce que Marseille symbolise à ses yeux. La maquette du projet, modèle réduit de l’oeuvre, est dévoilée au public à La Buzine
Zoom sur un enfant du pays
"La peinture s’identifie à la vie, se confond avec elle. De mes espoirs, de mes regrets, des paysages que j’ai aimés, naissent des toiles".
Né dans le quartier de Saint-Barnabé en 1933, ce Marseillais rejoint Paris très jeune pour entreprendre des études artistiques. Enfant déjà, on lui reconnait un talent inné. Avec le soutien et l’accompagnement des plus grands de l’époque (notamment Gustave Corlin et Marcel Gromaire, lui-même disciple de Matisse et Braque), Briata trouve son style et ses inspirations dans le Montparnasse des grands peintres des années cinquante, aux côtés, entre-autres, de Picasso. Dès son retour à Marseille à 27 ans, il devient enseignant à l’école des Beaux-Arts de Luminy, où il s’inspire de son quotidien pour peindre.
Des thèmes intemporels reviennent sans cesse dans sa peinture, comme la mer, les paysages du monde, la musique, le cirque, les natures mortes, les nus, les portraits ou encore la tauromachie. Des thèmes qui lui sont chers, et donnent à ses toiles une force certaine, mise en lumière par les couleurs qu’il explore.