ACME à la villa Arson
Sébastien Rémy & Cyril Verde
9 novembre 2014 – 19 janvier 2015
Sébastien Rémy et Cyril Verde, en résidence à la Villa Arson, développent depuis 2011 un ensemble d’œuvres sous le sigle d’ACME (A Compagny that Makes Everything), une compagnie fictive pouvant produire n’importe quel objet. Son nom est une référence au célèbre dessin animé Bip Bip et Wile Coyote (où ACME est la compagnie qui livre à Coyote tout ce qu’il a besoin pour tenter d’attraper Bip bip).
Pour cette installation, les murs de la salle carrée ont été peints en noir et couverts de dessins à la craie reproduisant des images iconiques : le bureau d’Einstein tel qu’il était au moment de son décès, des extraits de dessins animés dont le point commun est une caméra, des images de films, etc.
Au centre de la salle, l’écran de cinéma sur lequel est projeté un portrait filmé, est constitué d’un patchwork de carrés de laine tricotés par 47 villageois de Tristan da Cunha, l’une des îles les plus isolées au monde.
Sur la moquette couvrant tout le sol sont imprimés les éléments et documents de travail (certificats, photo de groupe de personnes) qui ont servi à préparer l’exposition.
Mélange de fictionnel et de factuel où "la vérité prend souvent l’aspect d’une affabulation", tous les éléments de cette installation se présentent comme un rébus où chacun doit enquêter pour trouver son propre sens.
Les médiateurs, les artistes eux-mêmes ou des élèves de la Villa Arson produisent en interaction avec les visiteurs des récits dont la durée est définie par le temps de préparation de différents types de machine à café (en partenariat avec le café Malongo, un café éco-responsable qui défend les producteurs du café à Java).
L’ensemble fonctionne comme un dispositif destiné à activer l’imaginaire de chacun en l’installant dans un rôle de chercheur de sens, une des lignes de force de l’art actuel.
From and to
Diane Blondeau, Lorraine Châteaux, Quentin Derouet, Tony Fiorentino, Julia Frank, Sonia Leimer, Roberto Pugliese, Vivien Roubaud, Leander Schwazer et Thomas Teurlai
9 novembre 2014 – 19 janvier 2015
Dans le cadre de "From & To", démarré en 2011, cinq artistes italiens et cinq artistes
français ont été invités par la Villa Arson à développer leurs projets sur place dans un work in progress permanent où toutes les œuvres sont produites pour l’exposition.
Plutôt que d’un travail fini, il s’agit plutôt d’approches très différentes, de fragments de travail, que de choses totalement élaborées.
Ainsi Julia Frank a traîné par terre une toile pendant toute une journée dans les rues Chelsea, fixant ainsi sur la toile les traces des rues traversées. Cette manière de capter un peu de la vie quotidienne donne évidemment des rendus différents selon les villes.
Sonia Leimer a travaillé sur la table ronde, objet politique de référence, en créant une table constituée de plusieurs tables de style et d’époque différentes.
Lorraine Châteaux explore le sens du mot artefact en réalisant des petites sculptures à partir d’objets.
Roberto Pugliese interroge la relation de l’homme et de la technologie à travers une installation sonore composée de tubes de plexi de différentes tailles diffusant une matière sonore élaborée à partir de données objectives de la Villa et interagissant avec le public.
Tony Fiorentino s’attaque à la transformation, à la transmutation, voire à la disparition de la matière en immergeant de petites sculptures en fines plaques fines de zinc dans des aquariums remplis d’eau et d’une solution acide.
Diane Blondeau, Vivien Roubaud et Thomas Teurlai ont créé "Bootleg", une grande et bruyante installation de cylindres tournant des formes en plastique mus par des moteurs.
Quentin Derouet présente ses différentes œuvres poétiques : des photos de marines immergées dans la mer, en guise de dernier bain, un bureau tout en verre, métaphore du lieu où les choses démarrent et une toile qui a servi à éteindre des feux où des pigments ont été versés.
Cette présentation de ces très différents travaux de jeunes étudiants montre la variété extraordinaire d’approches artistiques, caractéristique de notre époque.
Elle dit beaucoup sur la liberté de démarche de l’artiste qui s’empare de l’objet ou de l’idée qui l’intéresse pour les faire entrer dans le champ de l’art, brouillant ainsi les frontières convenues entre l’art et la vie et outrepassant les catégories traditionnelles de l’esthétique.