Le Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain (MAMAC) de Nice poursuit son exploration de l’art américain et de l’art de l’assemblage en présentant une exposition sur l’artiste américain Keith Sonnier du 12 juin au 29 novembre 2015, intitulée « Light Works ».
Né en 1941 en Louisiane, Keith Sonnier débute sa carrière au milieu des années 1960 et emploie très tôt le néon. Il impose une sculpture anti-illusionniste et s’érige contre la froideur des sculptures minimales. Sonnier utilise principalement des matériaux souples (tissus, rubans, voilages et grilles métalliques) et crée des néons aux formes courbes, inspirés de sa terre natale et de ses voyages. Ses oeuvres illuminées se révèlent d’emblée plus narratives et plus expressives que celles de ses contemporains à l’instar de Richard Serra, Dan Flavin ou encore Sol LeWitt. Ses sculptures, toujours joyeuses, aériennes et mouvantes, explorent les effets de la lumière sur les matériaux, l’espace et l’observateur lui-même.
L’oeuvre de Sonnier a fait l’objet de nombreuses expositions en France et à l’étranger dont récemment « When Attitudes Become Form » à la Fondation Prada à Venise, « Dynamo » au Grand-Palais (Paris) et « Neon – Who’s afraid of red, yellow and blue ? » à la Maison Rouge (Paris) et au MACRO (Rome).
Sur environ 1 500 m², l’exposition réunit près d’une trentaine d’oeuvres représentatives de la carrière de l’artiste des années 1960 à aujourd’hui, provenant de collections privées européennes et américaines, ainsi que de l’atelier de l’artiste.
Chaque espace est à la fois indépendant et complémentaire ; le lien entre chacun se fait par l’intermédiaire des passerelles, également investies par l’artiste. La lumière agit comme un fil conducteur dans le parcours : le néon comme outil de calligraphie, la métamorphose totémique de la sculpture par l’intégration de l’objet ou encore les recherches sur le reflet et ses conséquences sur les éléments environnants, sont autant de pistes proposées dans l’exposition. « Light Works » est une belle manière d’illustrer 2015, déclarée Année de la lumière en France par l’Organisation internationale des Nations Unies (ONU).
Une oeuvre a été spécialement conçue pour l’exposition sur la thématique de la Promenade des Anglais, commande qui s’inscrit dans le cadre de la manifestation « Nice 2015. Promenade(S) des Anglais ».
Keith Sonnier, inspiré par la cité azuréenne, réalise in situ l’oeuvre Passage Azur qui se présente sous la forme d’une coupole astrale enveloppant le visiteur comme une invitation à la découverte lumineuse. L’installation fait référence à la topographie côtière niçoise, de ses origines comme site paléolithique, jusqu’à la période des invasions romaines, l’avènement du christianisme, et bien sûr, la grande affection du peuple anglais pour la région, donnant son appellation à la Promenade des Anglais. Le passage n’est pas seulement métaphorique, mais aussi littéral. Ce travail relie tous ces éléments entre eux sous une coupole aérienne qui semble suggérer un voyage céleste, et dans le même temps, les modes de transport modernes dans le paysage urbain.