Pendant quatre années, l’auteur-compositeur Anthony Bacchetta a mené des ateliers d’écriture et d’enregistrement en milieu carcéral. Ce travail en collaboration avec les détenus a servi de point de départ à la pièce chorégraphique Monde imagination. Dans un dialogue constant entre une musique électrisante et les textes poignants des détenus, Éric Oberdorff place au centre de cette création l’être humain et les émotions exacerbées qu’il peut ressentir en étant placé dans cet environnement particulier : relation à soi et à l’autre, isolement, enfermement, promiscuité, espace confiné, perte de la notion de temps, etc.
Sur une musique électrisante, deux danseuses entonnent une ronde, symbole d’un quotidien clos et répétitif.
En quête du geste juste, la chorégraphie imaginée par Éric Oberdorff se frotte à l’univers carcéral. Il s’appuie aussi sur les mots des détenus recueillis par l’auteur-compositeur Anthony Bacchetta. La danse explore les ressorts de la condition humaine dans ce monde sous surveillance : l’enfermement et la promiscuité, les métamorphoses du lien à l’autre et à soi, la perte de la notion de temps... Du jaillissement révolté au repli apathique sur soi, les émotions exacerbées par cet environnement trouvent un chemin sensible à travers le corps libéré des contraintes. Un corps dansé, musical et parlé.
L’engagement artistique et émotionnel de cette création de la Compagnie Humaine est le fruit de quatre années d’implication des artistes au sein de la Maison d’Arrêt de Nice. Une fois de plus, le remarquable chorégraphe niçois parvient à mêler le fil de la danse contemporaine au tissu social pour nous surprendre là où on ne l’attendait pas.
Rêver la danse comme expérience de liberté, même dans un monde sans horizon : une véritable exploration humaniste.
Vous pourre en outre découvrir la présentation de l’exposition photographique CORPUS FUGIT dans la hall du théâtre, un régal !