"Quand la faiblesse physique devient une force mentale
Si les cinq sens des handicapés sont touchés, un sixième les délivre.
Bien au delà de la volonté, plus fort que tout sans restriction,
Ce sixième sens qui apparaît, c’est simplement l’envie de vivre."
Ce slam de Grand Corps Malade a inspiré un spectacle à la chorégraphie particulièrement originale mettant en scène quatre danseurs en fauteuils et deux danseuses professionnelles.
Pour Laurence Grin, à l’origine du projet, "s’il existe un art et un sport capables de relier notre corps et nos sens tout en développant notre créativité, c’est bien la danse ! Elle s’adresse à tous, permettant aux personnes à mobilité réduite de découvrir la nécessité profonde de chaque mouvement, de retrouver une spontanéité et une sincérité qui fait éclore leur propre écriture singulière, leur propre style".
Le spectacle débute avec trois grandes toiles blanches sur le devant de la scène qui s’écartent pour laisser place aux danseurs.
Intégrant les fauteuils, le ballet déploie des figures inédites, des inventions chorégraphiques, voire acrobatiques. Une belle énergie s’exprime, le sourire est sur toutes les lèvres, On sent le plaisir de danser, de se produire sur scène.
Même si les gestes ne sont pas totalement maîtrisés, le corps dansant se donne comme ouverture au monde, comme objet d’art
Pour la deuxième chanson : "Rendez-vous" de Stromae, les danseurs portent tous des masques blancs, reprenant en cœur le refrain "Tous les mêmes".
C’est ensuite "Royals", un morceau de Lorde, une courte chorégraphie où seuls les fauteuils sont en scène.
Le final est une danse festive, rythmée avec percussions, battements de mains, fête, défilés, rondes. L’apparition de toiles blanches en fond de scène qui seront peintes en direct (à la bombe) signe l’apothéose de la représentation où les acteurs dansent en se peignant eux-mêmes.
Le spectacle est admirablement mis en scène sur des musiques actuelles bien choisies pour leurs sens et leur rythme.
Libérant l’imaginaire, favorisant la créativité, la danse permet à chacun de développer une relation renouvelée à son corps et à l’espace. "Motivante psychologiquement et physiquement", selon Camille, une des participantes, la danse demande des efforts particuliers pour se souvenir des mouvements et d’être à l’écoute et à l’unisson du groupe.
Le ballet gomme les handicaps, modifiant le regard du spectateur sur le corps de l’autre. C’est la vie qui mène la danse.
Cette équipe joyeuse et dynamique est dirigée par Laurence Grin, Aide Médico-Psychologique et chorégraphe de l’atelier (APF) aidée de Marion Biet ergothérapeute APF et de Frédéric Mimoun éducateur spécialisé.
Céline Lenzi, professeur de danse, chorégraphe (école de danse Krystal Vibes) et danseuse bénévole dans cet atelier, les danseuses, Camille Audibert et Samira Berredouane, les danseurs Karim Boughanmi et Mouzammil Soilihi, et de deux bénévoles : Carla et Nawal.
L’Affiche a été créée par l’atelier scrapbooking dont Camille et Samira font parties.
Les photographies de Jean-Claude Fraicher ont été réalisées lors d’une répétition dans une salle de danse de la Tour Gorbella (CAL)
