Cette effervescence est un plaisir pour les oreilles mélomanes qui ne demandent qu’à se laisser emporter dans cet univers magique !
Un univers proche de la comédie musicale avant l’heure !
Refusant de faire ses devoirs, un enfant trépigne en maltraitant ses jouets et tout autre objet, et même ses animaux, mais tout ce monde va s’animer et chacun, grâce à la magie, va chercher à se venger… Comment ne pas être happé par l’air malicieux de cette fillette qui n’en fait qu’à sa tête ?
Il faut 240 artistes sur scène dans cette nouvelle version de la chorégraphie de Balanchine, créée en 1925 et déjà à Monte-Carlo.
Le public peut aujourd’hui à nouveau découvrir cette œuvre exceptionnelle de Maurice Ravel qui mêle les Ballets, l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo (sous la direction de David Molard Soriano), les chœurs de l’Opéra de Monte-Carlo dirigés par Stéphano Visconti et le chœur d’enfants de l’Académie de Musique et Théâtre Rainier III, créé par Cecilia Bartoli.
Mais, il semble évident de louer au maximum les magnifiques costumes époustouflants qu’a inventé Jérôme Kaplan, faisant preuve d’une grande imagination pour revêtir chauves-souris, grenouilles, écureuils, oiseaux et autres animaux, mais aussi tasses, chiffres, horloge, cendres, feuilles, etc… C’est un plaisir pour les yeux qui sont cependant aussi sollicités par les superbes mouvements des danseurs.
À la fin, l’enfant, enfin apaisé, s’assagit et s’endort avec ses rêves !
C’est un spectacle total dont l’onirisme évident émerveille chacun !
À la fois, directeur et chorégraphe des Ballets de Monte-Carlo, Jean-Christophe Maillot leur a donné un éclat et une célébrité incontestable, chacun de ses nouveaux spectacles est une réjouissance avec une virtuose gestuelle contemporaine pour séduire et émouvoir le public !
Sauter, ramper, voler, trembler, sombrer, se relever dans des méandres ensorcelants. Les danseurs ne perdent pas le fil du burlesque de cette fantaisie née sous les plumes de l’écrivaine Colette et du compositeur Maurice Ravel. Ils offrent aux spectateurs un spectacle enjoué et aérien dans une ambiance survoltée et joyeuse. Le résultat est moderne, coloré, plein d’énergie et de vitalité.
Cette nouvelle création de Jean-Christophe Maillot est précédée par « La Valse » pièce chorégraphiée par George Balanchine sur une musique de Maurice Ravel, que les Ballets de Monte-Carlo reprennent en ouverture du programme, avant « L’Enfant et les sortilèges », œuvre qui n’a pas été choisie au hasard, ayant été une des préférées du Prince Rainier. C’est donc un hommage de plus qui lui est rendu en cette année anniversaire de l’ex-souverain.
Caroline Boudet-Lefort