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Fin de cet événement Juillet 2015 - Date du 23 juillet 2015 au 26 juillet 2015

Cendrillon, Ballet merveilleux de Jean-Christophe Maillot

Durant cette seconde quinzaine de juillet, dans le cadre de « L’ETE DANSE », la Compagnie des Ballets de Monte-Carlo propose, dans la salle Garnier de l’Opéra de Monte-Carlo, un programme riche en surprises avec des oeuvres présentées par des chorégraphes invités (Natalia Horecna, Pontus Lidberg et Jeroen Verbruggen) et la reprise, pour quelques représentations, de « Cendrillon », le merveilleux ballet de Jean-Christophe Maillot, créé en 1999.

Depuis la nomination, en 1993, de Jean-Christophe Maillot comme chorégraphe-directeur des Ballets de Monte-Carlo, la Compagnie a pris un nouvel essor avec une réputation majeure dans le monde entier. Ainsi a-t-il créé, à Monaco, une trentaine de ballets au carrefour du classique et du contemporain, séduisant le public par leur lyrisme et leur énergie.

« Cendrillon » fait partie de ses pièces-phares au point de désormais figurer dans le répertoire de nombreuses compagnies internationales.

Ouvert à de multiples interprétations, le conte offre de nombreux choix d’expressions. Jean-Christophe Maillot propose la sienne et chaque spectateur est libre de la comprendre à sa manière en projetant son regard et ses propres fantasmes sur la version proposée.

Malgré la forte dimension narrative, le chorégraphe offre une version moderne et transformée du célèbre conte de Perrault. Il n’est pas intéressé par le Prince Charmant épousant une jeune fille qui n’est pas de son rang, comme c’est le cas dans « Pretty Woman », l’adaptation moderne du conte par Hollywood.

Accordant peu de place à cet aspect, Jean-Christophe Maillot a choisi d’aborder l’histoire du côté du deuil de la mère impossible à faire pour Cendrillon, toujours accrochée à ses souvenirs.

Le chorégraphe prend un parti pris respectable entre humanité et artifice, en aiguisant les émotions sur la fougue musicale de Prokofiev.

Il renouvelle le mythe de la belle-mère : celle-ci ôte à son mari toute autorité, en l’écrasant de sa séduction – et même de son érotisme. Ses deux filles usent aussi de leurs charmes et cherchent tout autant à séduire. Sorte de troublantes siamoises, ces belles-filles farfelues se montrent, comme leur mère, expertes en beauté, avec des sous-vêtements colorés et des perruques extravagantes.

Les imaginatifs et suggestifs costumes de Jérôme Kaplan accentuent cette version de Jean-Christophe Maillot, en représentant une société toute en artifices qui triche autant avec des paillettes que des flatteries. Ainsi les amis du Prince, fanatiques de bals nocturnes, s’élancent-ils avec une énergie fulgurante pour offrir une gamme de gestes et de pirouettes dans une alternance de mouvements d’une désinvolture contemporaine.

Alors que Cendrillon, en opposition, est d’une modeste fragilité qui procure de l’émotion.

Ce n’est plus d’une pantoufle de vair dont il s’agit, mais de son pied lui-même. Nu, il est recouvert d’une poudre d’or.

Non seulement pour représenter la simplicité de Cendrillon, mais le pied est aussi l’élément essentiel de l’art de la danse, ce sur quoi le chorégraphe insiste. Quant au Prince, resté spectateur de sa propre vie, il cherche l’amour, le vrai. Pour cela, il lui faudra l’aide de la Fée, afin que Cendrillon et lui se rejoignent dans un superbe duo. Pour vivre heureux....

Grave mais pertinente, cette version glisse sans heurts du merveilleux du conte à une perception critique des personnages et des situations.

Il en ressort une esthétique assez étrange dans laquelle des éléments violemment réalistes ou drôles se croisent ou se diluent dans des épisodes totalement tragiques.

Difficile à illustrer en danse, le comique s’épanouit dans des scènes parodiques grâce à la scénographie d’Ernest Pignon-Ernest qui souligne la mise en abyme des visions possibles, proposées par le chorégraphe.

Grotesque et cruelle, cette pièce incomparable de Jean-Christophe Maillot revivifie le conte en visant l’essentiel.

Le spectateur reste ébloui par la beauté des images et l’époustouflante virtuosité de l’exécution !

Ne tardez pas pour réserver vos places !

Toutes photos de l’article : Courtesy Ballets de Monte Carlo

Artiste(s)

Jean-Christophe MAILLOT

Né en 1960, Jean-Christophe Maillot étudie très tôt la danse et le piano au Conservatoire National de Région de Tours, sa ville natale, sous la direction d’Alain Davesne puis il rejoint l’Ecole Internationale de Danse de Rosella Hightower à Cannes. Il poursuit alors ses études jusqu’à (…)

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