Pour sa prochaine édition, du 29 novembre au 15 décembre 2019, le Festival de Danse de Cannes, sous la direction artistique de Brigitte Lefèvre, prend une ampleur inédite avec une importante innovation.
Il va rayonner dans toute la région et impulser un véritable projet fédérateur en irriguant toute la Côte d’Azur de sa programmation des 24 compagnies venues du monde entier pour présenter leurs dernières créations ou leurs pièces les plus emblématiques.
Avec cette considérable évolution, la manifestation devient le Festival de
Danse - Cannes Côte d’Azur France.
Grâce à ce nouveau déploiement du Festival, six structures culturelles s’associent à montrer la danse dans différents aspects.
– Anthéa accueille à Antibes la Sào Paulo Dance Company pour de la danse brésilienne pleine de dynamisme dans un triple programme sur le temps, la rencontre amoureuse et le drame des migrants en mer.
– Le TNN invite la talentueuse Josette Baïz à venir d’Aix-en-Provence à Nice avec huit danseurs de hip-hop pour la première création en région de « La Finale ».
– La Scène 55 de Mougins programme Raphaël Cottin et Jean Guizerix pour « Parallèles » également une première en région et, le même soir, s’enchaîne la Cie Humaine d’Eric Oberdorff pour « Mon corps palimpseste », une interrogation sur notre rapport à la beauté, créé en 2017. - Au Théâtre de Grasse, une création en première mondiale sur une musique de Ravel « Ma mère l’oye », chorégraphiée et mise en scène par Marion Lévy et accompagnée par l’Orchestre de Cannes dirigé par Benjamin Lévy.
– D’autres artistes, également très investis dans la région, se produiront au Forum Jacques Prévert de Carros qui accueille Kubilai Khan Investigations pour une création récente avec 4 danseurs et 4 musiciens. Enfin, Arthur Pérole, artiste associé au Théâtre en Dracénie de Draguignan, propose avec six danseurs « Ballroom », sa dernière chorégraphie.
Mais la plus grande partie de la manifestation est évidemment programmée dans différentes salles de Cannes, du Grand Auditorium du Palais à la salle de la Licorne à Cannes-la-Bocca, en passant par le Théâtre Croisette.
L’ouverture du Festival s’annonce somptueuse avec le Béjart Ballet Lausanne dans « t’M et variations », une chorégraphie pleine de couleurs et d’arabesques de Gil Roman, directeur du ballet depuis la disparition de Maurice Béjart en 2007.
Le programme se prolonge avec « Béjart fête Maurice » qui dresse un beau panorama de la danse vue par le maître, grâce à des extraits de quelques-unes de ses pièces.
La venue à Cannes du Ballet Stanislavski est un événement, car il ne s’est pas produit en France depuis soixante-quatre ans. Avec d’exceptionnels danseurs russes, il présente une oeuvre incontournable du patrimoine chorégraphique, « Giselle » d’un tel romantisme qu’il parle de l’amour jusqu’à la folie.
Autre mythe et monument de la danse, le « Lac des cygnes » dont s’est emparé le chorégraphe franco-tunisien Radhouane El Meddeb pour le Ballet de l’Opéra National du Rhin dans une relecture de cette histoire de recherche d’idéal inaccessible.
Le public pourra (re)découvrir « Körper », le spectacle emblématique de Sasha Waltz & Guests que la danseuse allemande a présenté en 2000 au Festival d’Avignon. Ancienne interprète principale de la Cie Dominique Bagouet, Olivia Granville a chorégraphié « A l’ouest », une pièce, pour cinq danseurs et un percussionniste, sur les pulsations des peuples premiers au Canada. Dans sa Cie Difé Kako, Chantal Loïal, inspirée par les cultures africaines et antillaises, s’attache à créer un langage chorégraphique mêlant le traditionnel et le contemporain. Ainsi, « Cercle égal demi Cercle au carré » n’est pas une formule de maths, mais des figures du quadrille au 18e, transformées par des esclaves pour devenir des danses créoles.
Chorégraphe de danse contemporaine qui peut aller jusqu’à de la pantomime, Noé Soulier présente, avec quatre danseurs hardis et intrépides, « Removing », une pièce, qui interroge la danse classique dans un langage contemporain. Même interrogation pour « The Falling Stardust » de la Cie Amala Dianor, une récente création très graphique pour neuf danseurs. Ou encore pour le surprenant James Sewell Ballet qui, dans « Titicut Follies », une pièce pour douze danseurs et deux musiciens, explore l’univers de la folie en s’inspirant du documentaire de Frederick Wiseman.
« Dos au mur » est pris au sens littéral par le duo de chorégraphes de la Cie Yeah Yellow, Julien Saint Maximin et Camille Regneault, champions de hip hop, qui explorent toutes les figures possibles d’un corps collé au mur. Encore du hip hop avec « Butterfly » une chorégraphie toute en finesse de la Cie S’Poart - Mickael Le Mer, où, avec une gestuelle tonique qui n’est pas dénuée de poésie, six danseurs et trois danseuses virevoltent libres comme des papillons – ils sont devenus si rares qu’il faut en profiter !
La Ville de Cannes a noué un important partenariat avec le Centre International de Danse Rosella Hightower.
Cette année de jeunes danseurs, en dernière année de formation et prêts à se lancer dans leur carrière professionnelle, vont interpréter des créations d’Arthur Pérole, Emilie Lalande et Felipe Portugal pour le Cannes Jeune Ballet - Rosella Hightower.
Pour clore le Festival, la première mondiale d’une coproduction du Festival de Danse, « Magma », une chorégraphie de Marie-Agnès Gillot et Andrès Marin, avec une scénographie et des costumes signés Christian Rizzo. Un spectacle particulièrement attendu !
Au-delà de la programmation, le Festival organise sur le thème « Les mains parlent » masters class, rencontres, colloques, projections de cinéma, à l’Espace Miramar.
Un tel foisonnement de styles et d’écritures témoigne de la richesse de la danse aujourd’hui et d’univers chorégraphiques divers et singuliers, afin de combler le public qui ne peut qu’être enthousiaste de cette édition 2019 !
Caroline Boudet-Lefort